La pression fiscale accrue, l’augmentation de 50% des droits de douane et de l’avance sur impôts futurs (AIR), constituent les principales préoccupations des professionnels de la Franchise, exprimées lors d’une conférence de presse organisée, mardi, à Tunis, par la Chambre syndicale nationale des Chaînes de Magasins d’Habillement, relevant de la Fédération nationale du textile de l’UTICA.
Ces nouvelles taxes sont perçues par ces professionnels comme étant “un financement gratuit par les entreprises privées au budget de l’Etat, et étouffant pour leur trésorerie”.
Les professionnels de la franchise ont aussi, fustigé l’évolution du taux d’impôt sur les franchises de 25% à 35%, en vertu de la loi des finances 2018, considérant que cette mesure est anticonstitutionnelle et viole de manière flagrante, le principe de l’équité fiscale entre les contribuables.
Ils ont, par ailleurs, estimé que cette surimposition, en plus des entraves et des complexités administratives, frappe, encore une fois, le secteur organisé et transparent et laisse libre cours au marché parallèle et à la contrebande.
Les professionnels de la Franchise ont aussi démenti, les ” idées reçues “, selon lesquelles “les franchises de prêt-à-porter creusent le déficit de la balance commerciale et portent préjudice à l’industrie textile”.
Et d’expliquer “le déficit de la balance commerciale a atteint, en 2018, environ 20 milliards de dinars répartis entre déficit énergétique (6,179 milliards de dinars ), déficit sur matières premières et produits semi-finis (7,623 milliards de dinars) , déficit sur biens d’équipements (4,236 milliards de dinars), déficit sur produits alimentaires (500 millions de dinars ) et déficit sur produits de consommation (501 millions de dinars). Ce ne sont donc pas les importations de prêt-à-porter qui sont responsables du déficit conséquent de la Tunisie. Bien au contraire, puisque le montant des importations des franchises internationales est de 130 millions de dinars “.
“En revanche, ces marques sont en grande partie de grands acheteurs auprès de l’industrie textile tunisienne. Elles achètent pour près de 1,5 milliard de dinars, soit une balance excédentaire de +1150% “, ont-ils aussi avancé.
Ils ont, en outre, considéré que ” l’industrie textile travaille à 85% à l’export, elle n’est donc pas, ou très peu, concernée par les importations et les franchises textiles sont au contraire, pour elle, une formidable opportunité et non une menace puisque les plus grandes marques fabriquent en Tunisie et génèrent des rentrées de devises conséquentes au pays “.
Le secteur des franchises d’Habillement est composé par quarante groupes et entreprises représentant une soixantaine de marques internationales. C’est un secteur libre pour lequel aucune autorisation n’est requise. Il emploie environ 3 000 personnes et contribue aux recettes de l’Etat à raison de 128 millions de dinars annuellement.