Des maires tunisiennes et libyennes ont appelé, jeudi, à la nécessité d’intégrer l’approche genre dans les politiques publiques de leurs pays respectifs et de rompre avec les représentations stéréotypées sur les femmes afin de renforcer leur participation dans les postes de décision.
Intervenant lors d’une table ronde tenue, à Tunis, sur le thème “La femme et le développement local en Libye et en Tunisie: Participation, leadership et empowerment”, la maire de la commune de Boughrara (gouvernorat de Médenine), Dalal Tligue âgée de 25 ans a déclaré qu’elle a été soumise à de fortes pressions de la part des habitants de sa région, expliquant qu’ils se sont montrés réticents à l’idée de voire une femme à la tête d’une municipalité.
Zitouna Mohamed Soltan, membre du conseil municipal de la commune de Zouara en Libye a indiqué qu’elle a dû rencontrer les mêmes difficultés, précisant qu’elle est la seule femme parmi les 7 membres de la commune.
Pour elle, la seule solution de faire évoluer les mentalités est de faire preuve de courage et de résistance.
La directrice des études et des recherches à l’instance de prospective et d’accompagnement au processus de décentralisation au ministère des Affaires Locales a, pour sa part, souligné que l’expérience de la Tunisie en matière de participation des femmes dans le développement local est toute nouvelle par rapport à la Libye qui est à sa cinquième année dans ce domaine.
Et d’ajouter que 47% des membres des conseils municipaux élus sont des femmes, soulignant que le taux des femmes maires s’élève, quant à lui, à 20%.