Les autorités énergétiques tunisiennes se penchent actuellement sur l’amendement du Code des Hydrocarbures, “afin qu’il s’adapte au contexte énergétique national et international et qu’il soit plus attractif pour les investisseurs”, a déclaré à l’agence TAP, Sofien Haddad, chef de département Etudes Générales Exploration à l’Entreprise Tunisienne des Activités Pétrolières (ETAP).
Le nouveau code “prévoit un chapitre pour les ressources énergétiques non conventionnelles dont le gaz de schiste, en prévision d’une éventuelle exploration de ces énergies”, a ajouté le responsable qui assistait, à Alger, à la 9ème exposition et conférence sur le pétrole en Afrique du Nord.
“La Tunisie dispose d’un potentiel important d’énergie non conventionnelle, notamment, dans la région du bassin de Ghedames”, a-t-il dit. Le bassin de Ghadamès se trouve sur une zone limitrophe entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Les réserves d’énergie non conventionnelles, qu’il contient appartiennent aux trois pays.
En effet, la Tunisie avait déjà lancé une étude d’évaluation environnementale et stratégique pour l’exploration et l’extraction d’hydrocarbures en Tunisie à partir de réservoirs non conventionnels a été annoncée, mercredi 11 mai 2017.
L’étude a été confiée à un consortium composé de deux bureaux d’études l’un tunisien et l’autre canadien pour un coût de 2 millions de dinars.
Sur un autre plan, le responsable a indiqué que la Tunisie se prépare pour adhérer à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), organisation internationale chargée de maintenir à jour et superviser la transparence des revenus, drainés par les ressources pétrolières, gazières et minérales d’un pays.
Revenant sur la production tunisienne en pétrole, Haddad a rappelé que celle-ci s’élève à 42 mille barils/ jour (ou 62 mille barils/jour de pétrole et gaz). La consommation nationale s’élève à près de 90 mille barils/jour, avec une croissance annuelle variant entre 2 et 3%, d’où un taux d’indépendance énergétique “qui ne cesse de baisser pour se situer au niveau de 49% en 2018”.
L’entrée en production du Champ Nawara, en juin 2019
” La concession Nawara dans la région de Tatatouine pour la production de gaz naturel, entrera en production en juin 2019″, a encore déclaré à TAP Sofien Haddad.
” Ce projet permettra d’augmenter considérablement la production nationale de 2,7 millions m3 de gaz par jour, ce qui pourrait satisfaire 17% de la demande nationale, et par conséquence réduire la facture d’importation de gaz”, estime le responsable.
Dans le cadre de ce projet (champ Nawara), qui regroupe 9 puits et deux stations de traitement à Tataouine et à Gabès, une nouvelle station de mise en bouteille de gaz sera créée à Tataouine.
Pour mémoire, le Code des hydrocarbures en Tunisie est promulgué par la loi n°99-93 du 17 Août 1999. Des rapports de trois institutions de contrôle de l’Etat ont fait déjà ressortir des défaillances de ce code au quadruple plan de la gouvernance, de la négociation des contrats, de la production et de l’exportation.
Il s’agit du rapport établi au lendemain du soulèvement du 14 janvier 2011, par la Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation du défunt Abdelfatah Amor, le rapport publié en 2012 par la Cour des comptes et le rapport élaboré en 2015 à la demande du Fonds monétaire international, par la direction du Contrôle général des finances (CGF) en collaboration avec le Contrôle général des services publics (CGSP) et le Contrôle général des domaines de l’Etat et des affaires foncières (CGDEAF).
Ces rapports ont cité, entre autres lacunes, l’absence de stratégies cohérentes pour le développement du secteur, l’absence de coordination entre les structures chargées de la gestion du secteur des hydrocarbures, l’absence de répertoire des contrats et conventions conclues avec les opérateurs étrangers et aussi l’absence d’un système d’information fiable accessible à tous et dissuadant toute manipulation mal intentionnée outre l’absence de contrôle a posteriori.