Le marché britannique, quatrième grand importateur de vêtements, tricots et chaussures au monde, est exigeant dans le domaine du textile/habillement et cherche le meilleur rapport qualité/prix. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 13 mars, le directeur à l’export à “UK Fashion & Textile Association”, Paul Alger.
“Les acheteurs britanniques veulent passer des petites commandes ponctuelles, d’où l’intérêt que nous portons à la Tunisie qui dispose d’un grand potentiel dans ce secteur”, a ajouté Alger, en marge d’un workshop sur “les opportunités d’accès des produits tunisiens du secteur textile/habillement au marché britannique”.
Il a fait savoir que le Royaume-Uni importe, essentiellement, à partir de la Chine, la Turquie, l’Inde et le Maroc.
Le directeur de promotion des secteurs au Centre de promotion des exportations (CEPEX), Mohamed Ikbel Khaldi, a souligné que ce workshop s’inscrit dans le cadre d’un programme de collaboration entre le CEPEX, l’ambassade de Tunisie à Londres et l’ambassade du Royaume-Uni à Tunis, afin de présenter un aperçu sur les opportunités d’exportation au Royaume-Uni pour les opérateurs tunisiens dans le secteur du textile/habillement et sur les spécificités dudit marché.
Il a ajouté que le marché britannique reste méconnu auprès des opérateurs tunisiens qui trouvent des difficultés à accéder à ce marché.
Il a fait savoir que les exportations tunisiennes du secteur textile/habillement ont atteint, en 2018, 80 millions de dollars, contre environ 135 millions de dollars en 2011.
Le CEPEX, a-t-il précisé, a élaboré un programme pour développer les exportations vers le marché britannique, outre la mise en place de programmes promotionnels dont la visite d’importateurs en Tunisie et la visite d’une délégation d’hommes d’affaires tunisiens en mois de mai, au Royaume-Uni.
La Tunisie est le 30ème fournisseur du Royaume-Uni
Le directeur général de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH), Néjib Karafi, a fait savoir que le secteur a commencé sa reprise après quatre ou cinq années difficiles, durant lesquelles 400 entreprises ont fermé leurs portes et 40 mille emplois ont été perdus, depuis 2010/2011.
Il a avancé que le secteur a commencé à se ressaisir, au cours du deuxième semestre de 2017. Cette reprise s’était faite sentir en 2018, grâce à la prise en main du secteur par les professionnels qui ont redressé le secteur, ajoutant que cette reprise a été largement confirmée, à la fin de 2018, à travers les chiffres.
Cette reprise a été consolidée par des décisions prises, lors d’un conseil ministériel tenu, le 1er juin 2017, au profit du secteur et dont la majorité ont été concrétisées, outre la signature, le 21 février 2019, du 1er pacte de compétitivité public/privé dans le secteur du textile, a-t-il encore dit.
Toutefois, Karafi a révélé que des difficultés surmontables persistent, citant à titre d’exemple la lenteur des procédures au niveau de l’administration, les décisions au niveau de la douane, l’infrastructure, la nouvelle loi d’investissement et l’inadaptation de la main d’œuvre aux exigences du secteur.
Il a souligné que les emplois dans ce secteur sont disponibles pour le recrutement, précisant que plusieurs usines dans plusieurs zones industrielles offrent des postes d’emplois qui sont vacants et rémunérés à partir de 600 dinars alors que le nombre de chômeurs dans le pays est très important.
Le secteur compte aujourd’hui 1.600 entreprises offrant 16.000 emplois. La moitié de ces entreprises sont à 100% tunisiennes.
Le Cepex prévoit l’organisation de 59 actions promotionnelles dans 29 pays en 2019. Pour les actions qui cibleront le secteur du textile/habillement et cuir & chaussures, un montant de 2,040 millions de dinars (MDT) a été consacré au profit des marchés traditionnels, tels que le Danemark, la Russie, la Côte d’Ivoire et le Cameroun.
Ce programme couvre 18 actions promotionnelles réparties sur la participation à 10 Salons et l’organisation de 8 rencontres B2B au profit de 198 entreprises.
D’autre part, l’année 2018 a été marquée par la relance du secteur du textile en Tunisie avec une augmentation des exportations tunisiennes vers l’UE, pour atteindre 2,4 milliards d’euros (environ 8 milliards de dinars), soit une croissance de 3,8% par rapport à 2017, tandis que le Royaume-Uni est le 9ème client de la Tunisie avec une part de 1,7% du total des échanges (509 MDT en 2016).