La ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors, Néziha Laabidi, appelle à l’intégration de la violence politique dans les instruments internationaux.
Dans son allocution prononcée lors de la 63ème session de la Commission sur la condition de la femme des Nations unies tenue à New York, la ministre tunisienne a souligné que la violence politique est devenue une réalité concrète vécue par la femme dans les postes de décision et de responsabilité politique, rapporte un communiqué du ministère publié jeudi 14 mars 2019.
Laabidi a énuméré les principales décisions adoptées récemment par un Conseil des ministres à l’occasion de la célébration, le 8 mars dernier, de la Journée internationale de la femme, soulignant le lancement effectif d’une plateforme électronique permettant de garantir la couverture sociale à environ un demi-million de femmes travaillant en milieu rural.
Laabidi a, en outre, rappelé l’adoption d’un projet de loi sur la prolongation du congé de maternité et l’octroi d’un congé de paternité ainsi que le décret portant création d’un observatoire national de lutte contre la violence à l’égard des femmes et l’amendement du code de la nationalité qui permettra désormais de régulariser la situation des enfants nés à l’étranger d’une mère tunisienne.
Dans son intervention, elle a insisté sur l’importance de l’autonomisation économique des femmes qui compte parmi les priorités de développement en Tunisie faisant remarquer que le programme national de promotion de l’initiative économique féminine “Raïda” a permis jusqu’à la fin de 2018 de financer plus de 2800 projets en attendant d’atteindre 8000 projets en 2020.
Elle a, par ailleurs, souligné l’engagement de la Tunisie à adopter l’approche du genre social dans la réalisation des objectifs de développement durable pour garantir l’autonomisation des femmes dans tous les domaines et assurer l’égalité entre l’homme et la femme.
Dans ce contexte, elle a signalé que plusieurs mécanismes ont été mis en place pour réaliser ces objectifs comme la création d’un conseil des pairs pour l’égalité des chances et l’adoption d’une stratégie nationale pour l’institutionnalisation du genre social et du plan national de mise en œuvre de la résolution 1325 du conseil de sécurité.
Elle a, en outre, rappelé que la loi organique sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes a été publiée classant ainsi, la Tunisie parmi les 19 pays dans le monde à avoir mis en place une pareille loi et la première dans le monde arabe et en Afrique.
Laabidi rappelle par ailleurs que la Tunisie a été choisie en 2018 “capitale de la femme arabe”, en signe de reconnaissance à ses efforts pour la promotion des conditions des femmes.
La Tunisie a aussi été choisie “capitale de l’égalité des chances en 2019”, a-t-elle dit, appelant toutes les parties intéressées par les questions de la femme à assister au forum sur l’égalité entre l’homme et la femme qui se tiendra en Tunisie du 24 au 26 avril prochain.