50% des petites et moyennes entreprises (PME) tunisiennes, soit 10 mille sociétés, vivent des difficultés financières, a indiqué, le président de l’Association tunisienne des investisseurs en capital (ATIC), Mohamed Salah Frad.
5.000 de ces entreprises en difficulté ne communiquent pas sur leur situation financière, a-t-il ajouté, lors d’une conférence organisée, jeudi 14 mars à Tunis, sur le thème “restructuration des entreprises en difficultés: rôle du capital-investissement”.
“Si cette situation continue, les PME, qui constituent 95% du tissu économique du pays, peuvent fermer leurs portes, ce qui entraînera des pertes d’emplois”, a-t-il averti.
Frad fait également état que le rôle des investisseurs en capital dans le sauvetage des ces entreprises, en termes d’anticipation et de détection précoce des crises, de renforcement des leurs ressources propres, de financement de leurs plans de restructuration, ainsi qu’en matière de conquête d’autres marchés.
“Le capital-investissement contribue à l’identification des ressources financières permanentes aux PME, à travers la souscription directe dans le capital de la PME ou bien via la bourse”, rappelle Frad.
En Tunisie, le portefeuille de l’intervention du capital investissement dans le capital des PME s’élève, actuellement, à 2,7 milliards de dinars, soit 3% du PIB.
Comparé à celui des pays voisins, ce taux est important, mais demeure faible par rapport aux pays développés.
Au total, 5.000 PME tunisiennes ont bénéficié de financement capital-investissement, ce qui a permis la création de plus de 50.000 emplois.
Du côté de l’Etat, une stratégie industrielle de 5 ans (2020-2025) ciblant les PME est en cours d’élaboration par le ministère de l’Industrie et des PME. “Cette stratégie tend à identifier des solutions aux problèmes auxquels font face les PME tunisiennes, dont, surtout, la sous-capitalisation et l’aspect familial de ces entreprises, qui les empêche à se transformer en grandes sociétés”, a fait savoir le secrétaire d’Etat aux PME, Habib Dabbabi.
Le ministère de l’Industrie cherche actuellement un bailleur de fonds pour identifier une ligne de financement qui assurera la restructuration, la digitalisation et l’accompagnement des PME à se transformer.
Un projet de loi concernant le crowdfunding (financement participatif) va être également présenté en juin 2019 dans l’objectif de faciliter le financement des PME.
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Pour rappel, la Tunisie dispose déjà d’une loi, celle d’avril 1995, qui régit le redressement des entreprises en difficulté. Toutefois, l’amendement de cette loi, à deux reprises, en 2003 et en 2016, a découragé les entreprises ciblées à bénéficier de ses dispositions, car elles favorisent la position du créancier au détriment du sauvetage de l’entreprise”, selon Mbarek Khamassi, directeur à Al Karama Holding.
En 2017, seulement 45 entreprises en difficultés financières ont bénéficié des avantages de cette loi. Le reste des entreprises ferment leurs portes ou finissent dans l’informel.