Une nouvelle initiative politique, progressiste et sociétale baptisée “Collectif Qadiroun” a été lancée, dimanche 16 mars 2019 à Tunis, regroupant des partis politiques, des associations et des personnalités nationales.
Selon ses fondateurs, ce collectif se distingue de “l’aspect statique” des partis politiques, qui ont opté pour la centralisation du pouvoir.
D’après sa charte, Qadiroun est une initiative qui cible toutes les régions du pays et vise à former une large coalition politique et démocratique”, visant à réussir les prochaines échéances électorales” en misant sur une action différente au sein de ses structures.
“La prise de décisions sera exercée d’une manière démocratique, loin des tractations politiques, sur la base d’un pouvoir décentralisé afin de permettre à chaque région de choisir son propre candidat aux législatives”, selon cette charte.
Mohamed Ben Romdhane, coordinateur général du collectif, explique que cette initiative a pour objectif de faire sortir le pays de la crise actuelle, précisant que “hormis le mouvement Ennahdha, le seul parti politique organisé et structuré, toutes les forces démocratiques sont dispersées”.
Le parti vainqueur des élections de 2014 est en pleine déliquescence, a-t-il rappelé, et l’initiative du chef du gouvernement “manque de crédibilité car elle utilise les moyens de l’Etat à des fins électorales, sans programme ni vision”.
“Il faut admettre que le paysage politique actuel se caractérise par un déséquilibre”, regrette-t-il, ajoutant que ce collectif se présente comme une nouvelle alternative qui pourrait faire sortir la Tunisie d’une crise qu’elle n’a jamais connue au fil de l’histoire.
Ben Romdhane affirme que cette initiative regroupe actuellement entre 150 et 200 fondateurs, dont le parti Al Mostakbal (l’Avenir) présidé par Tahar Ben Hassine, et le Mouvement démocratique conduit par Néjib Chebbi. Le parti Al Massar décidera de son intégration à cette coalition, après la tenue de son congrès prévu le 6 avril prochain, a-t-il ajouté.
Pour Néjib Chebbi, “les partis politiques ne sont pas capables d’opérer un changement de manière individuelle, appelant les partis politiques et sociétés civiles à se regrouper pour rééquilibrer la scène politique.
Il souligne par ailleurs que le choix du candidat du collectif à l’élection présidentielle sera effectué à travers l’organisation d’élections préliminaires au sein des structures de l’initiative.
De son côté, Fathia Saidi, représentante du parti Al Massar dans le collectif, a souligné que cette initiative, contrairement aux précédentes, telles que l’Union pour la Tunisie et le Front du salut, a été élaborée dans le cadre d’une approche participative dont l’action émerge des bases.