Une application baptisée “Flouci” permettant d’ouvrir un compte bancaire sur un smartphone sans recourir à une banque, ou de faire des transferts d’argent pour les personnes qui disposent déjà d’un compte bancaire, sera disponible au public dans quelques semaines. C’est en tout cas ce qu’a indiqué Anis Kallel, co-fondateur d’une start up portant le nom de “Kaoun”.
Cette start up tunisienne opérant dans le domaine la technologie financière “Fintech”, une nouvelle industrie financière qui déploie la technologie pour améliorer les activités financières, a développé un système d’information qui permet aux utilisateurs de cette application d’ouvrir, en 24 heures, un compte bancaire auprès de deux banques tunisiennes qui sont partenaires de cette start up, et de recevoir ou de transférer de l’argent en temps réel (5 secondes), a précisé le jeune startupper, lors d’une conférence tenue mardi sur le thème sur “Fintech et besoins de nouveaux consommateurs “.
Selon le startuper, la complexité de la réglementation due à la pluralité des lois régissant le secteur bancaire, la difficulté de lever des fonds en Tunisie vu le nombre restreint des investisseurs, sont les principaux obstacles à la création d’une startup.
“Le plus important est d’offrir un produit qui répond aux satisfactions quotidiennes du client, en réduisant les délais et les coûts financiers”, a-t- il précisé.
Pour sa part, Ahmed El Karm, président de l’ Association professionnelle tunisienne des banques et établissements Financiers (APTBEF), a annoncé que l’association a commencé un programme de formation dans le domaine de la “Fintech”, couronné d’un diplôme.
Il est ouvert actuellement aux fonctionnaires des banques, et sera généralisé aux agents des autres organismes et concernera même les startuppers désirant créer des startups dans ce domaine.
El Karm a souligné la nécessité de lancer une stratégie marquée par une alliance entre les technologies et le consommateur, à travers la mise en place de nouveaux mécanismes permettant de renforcer la qualité du service financier et d’alléger son coût, surtout que le coût de l’indice des services financiers a évolué de 66%, entre les années 2010 et 2017.
Il s’agit aussi d’un système national basé sur la numérisation de l’administration et des banques, le renforcement du commerce électronique, ainsi que celui de l’utilisation de mobile pour la réalisation des opérations financières, tout en renonçant aux billets de banques, a-t-il poursuivi.
Le président de l’APTBEF appelle à une coopération stratégique entre les banques et les entreprises opérant dans le domaine de “Fintech” pour moderniser les banques et renforcer l’intégration financière, d’autant plus que seulement 9% des Tunisiens sont considérés en tant que clients officiels des banques.
De son côté, Tarek Ben Jazia, directeur général de l’Institut national de la consommation (INC), a mis l’accent sur le rôle des startups opérant dans le domaine “Fintech”, en tant qu’intermédiaires pour rapprocher le consommateur tunisien aux services bancaires, soulignant que le développement de ce secteur doit être en respect avec les droits du consommateur et de ses données personnelles.
Quant au ministre du Commerce, Omar El Behi, il a appelé les banques à encourager le paiement électronique, en réduisant les taxes payés en contre partie de tout règlement électronique et d’encourager les startups opérant dans le domaine de la “Fintech”, en leur permettant d’accéder à leurs systèmes d’information.
En 2018, près de 112 milliards de dollars ont été investis dans le monde dans le domaine de la “Fintech”.