Béji Caïd Essebsi, le président de la République, dans son discours prononcé, mercredi 20 mars 2019, à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de l’Indépendance, a indiqué que la Tunisie est un Etat à caractère civil basé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la suprématie de la loi, tel que le stipule la Constitution.
“Il peut y avoir des avis différents sur l’interprétation de certains articles, mais d’autres sont clairs et ne peuvent être sujet à interprétation ou subir un amendement”, a-t-il soutenu.
Selon le chef de l’Etat, “les partis qui estiment que la Constitution a un référentiel religieux sont libres de penser ce qu’ils veulent, mais leur avis ne doit pas avoir une influence sur la politique de l’Etat”.
Et d’ajouter que “la Tunisie doit préserver ses acquis qui ont été réalisés avant et après la Révolution de 2011, en particulier la liberté d’expression, le droit d’organisation et le droit de manifester”.
Dans cet ordre d’idées, souligne le président de la République, l’initiative prise en faveur de l’égalité dans l’héritage s’inscrit dans la cadre de l’application des dispositions de la Constitution qui consacre l’égalité entre l’homme et la femme.
Les articles de la Loi fondamentale sont exécutoires, a-t-il précisé. Ils disposent que l’Etat doit assumer son rôle dans la mise en œuvre de l’égalité entre l’homme et la femme.
D’une façon générale, Caïd Essebsi rappellera que la démocratie connaît, aujourd’hui, une crise un peu partout dans le monde, mais “il faut éviter ses dérapages en œuvrant à renforcer les fondements de l’Etat de droit et asseoir une presse responsable”.
Il estime qu’en politique, il n’y a pas d’ennemi permanent ou d’amitié permanente (en allusion au différend qui l’oppose au chef du gouvernement). L’important, c’est la pérennité de l’Etat. Car “l’Etat est au dessus des partis (…), la continuité de l’Etat ne repose pas sur les individus, mais sur les politiques adoptées”.
“La Tunisie ne peut poursuivre son long chemin qu’à travers l’unité nationale (…) Personnellement, j’ai opté pour ce choix et j’ai tenté de rassembler les partis. Mais, certains se sont retirés sans raison apparente”.
D’autre part, Béji Caïd Essebsi a déclaré que le document original du protocole d’accord sur l’indépendance qui a été signé le 20 mars 1956 et dans lequel la France a reconnu la Tunisie en tant qu’Etat indépendant est conservé aux Archives nationales, à l’instar de l’ensemble des documents de la présidence de la République, et ce depuis le régime de Bourguiba jusqu’à nos jours.
Caïd Essebsi a affirmé que le document du protocole d’accord sur l’indépendance, qu’il a lu dans son discours de ce mercredi, “n’est pas dissimulé comme le considèrent certains”.
Il a précisé que la Tunisie n’a pas obtenu son indépendance par la simple signature du protocole d’accord. Car, a-t-il expliqué, les appareils de l’Etat sont restés aux mains des Français tel la justice, la sécurité et l’armée qui était déployée sur tout le territoire.
La Tunisie n’a gagné son indépendance totale qu’au bout de sept ans et au prix de nombreux sacrifices consentis, a-t-il dit.