L’Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA) compte poursuivre sa grève administrative, et appelle à la reddition des comptes suite aux dépassements “dangereux” commis, selon elle, par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous.
Dans un communiqué publié mercredi 20 mars, IJABA explique que ces dépassements consistent dans “la suspension illégale et non constitutionnelle des salaires des enseignants universitaires chercheurs qui participent à la grève de la dignité”.
“C’est une violation du droit syndical et de tous les droits universels et humains” indique le communiqué signalant que cette mesure vise à museler toutes voix qui défendent l’université publique.
IJABA demande l’application de l’accord signé le 07 juin 2018 avec le ministère de tutelle.
Parmi les autres dépassements, IJABA a signalé l’adoption par le conseil des ministres d’un projet de loi, actuellement entre les mains du parlement, visant à légiférer, selon elle, la corruption dans le secteur de l’enseignement supérieur à travers la permission aux investisseurs tunisiens et étrangers de créer des campus universitaires privés.
Le communiqué ajoute que le campus universitaire français sera financé par la Caisse des Dépôts et Consignations sur une superficie de 6 hectares à Bir El Bey tandis que le campus universitaire allemand sera construit dans la région de Morneg sur une superficie de 33 hectares alors que les universités publiques sont dans un état lamentable et souffrent de manque de financement.
A noter que l’Union des enseignants universitaires et chercheurs tunisiens avait décidé lors de la réunion de son conseil national samedi dernier, d’observer un sit-in au siège central du ministère de tutelle à partir de lundi prochain outre l’organisation de rassemblements et sit-in dans les différentes universités au cours de la semaine prochaine.
IJABA a réitéré son attachement à la poursuite de la grève administrative qui se poursuit depuis le 02 janvier dernier en signe de protestation contre la non application de l’accord du 07 juin 2018 visant l’alignement des salaires aux diplômes scientifiques.
Elle précise par ailleurs qu’au delà du 30 mai, date de la fin des cours, les enseignants universitaires et chercheurs seront libres de tout engagement et il ne sera plus possible d’organiser des examens à partir de cette date.