Le riche patrimoine arabo-islamique de la ville de Tunis ainsi que celui de Mahdia et Kairouan, fief du règne des premiers leaders arabes à l’aube de l’Islam, seront au cœur de la manifestation “Tunis, Capitale de la Culture islamique 2019”.
Placé sous l’égide du ministère des Affaires Culturelles, “Tunis, Capitale de la Culture islamique pour 2019” est un évènement organisé par l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO).
Tunis est parmi 4 Capitales islamiques de la Culture en lice pour organiser l’évènement en 2019. Elle figure, avec Al-Qods Charif, dans la liste des villes pour la région arabe.
L’ISESCO célèbre aussi la ville de Bissau, Capitale de la Guinée-Bissau, pour la Zone Afrique et la ville de Bandar Seri Begwan, capitale du Sultanat de Brunei pour la Zone Asie. L’Organisation islamique avait proclamé 2019 année du patrimoine dans le monde islamique, en application de la Résolution de la 10ème Conférence islamique des Ministres de la Culture.
Une conférence de presse a eu lieu, mardi, au Théâtre des jeunes Créateurs à la Cité de la culture pour présenter les grandes lignes du programme prévu pour cet évènement dont le démarrage officiel est prévu jeudi 21 mars 2019 à la Cité de la Culture.
En prévision de l’ouverture, mercredi, une visite est dédiée aux invités de Tunis du circuit touristique et culturel de la médina de Tunisie et ses monuments historiques phares. Le départ se fera à partir de la Kasbah avant la visite des mosquées de la Zitouna, Hamouda Bacha et Youssef Day ainsi que les grandes artères de la Médina (souk el bercka, café Chaouachine, Dar Hassine, Bab Mnara…). Le programme prévoit aussi l’inauguration de la “Place 23 janvier 1846”, qui marque la date de l’abolition de l’esclavage en Tunisie.
La journée de jeudi verra l’organisation d’un spectacle au Théâtre de l’Opéra intitulé “Dharwat El-Maali” qui est une relecture de certaines chansons phares du patrimoine liturgique qui combine écriture orchestrale et chant soufi. Il sera donné par l’Orchestre et Chœur de l’Opéra de Tunis sous la direction de Hichem Amari. Une série d’activités et d’expositions sont également prévues à la Cité de la Cutlure
Mohamed Zine El Abidine, ministre des Affaires Culturelles a estimé que le choix de Tunis Capitale de la Culture islamique 2019 est “le couronnement du rôle d’avant-garde de la Tunisie à plus d’un égard”. Il a rappelé deux évènements phares organisés par le pays, à savoir la 11ème session de la Conférence islamique des ministres de la culture entre 2016 et 2018 et la Conférence de haut niveau “Repenser le partenariat culturel euro-méditerranéen” fin 2018.
Selon lui, la manifestation constituera une occasion pour “montrer la place de choix de la Tunisie sur les plans arabe, islamique et international et permettra de valoriser ses caractéristiques architecturales, littéraires et intellectuelles”.
“L’Islam est une religion de tolérance, d’ouverture sur l’autre et sur les valeurs humaines universelles”, a encore dit le ministre.
Il a évoqué un programme qui traduit “l’image d’une Tunisie enracinée dans l’histoire et ouverte sur les cultures et les civilisations”. “Cette orientation dans le pays bénéficie d’un soutien à la culture islamique et aux valeurs de cette religion et ses principes de base”, a fait savoir le ministre.
Abdulaziz Othman Altwaijri, directeur général de l’ISESCO a annoncé de son côté les grandes lignes d’un vaste programme de 17 points axé notamment sur la pensée, les sciences, l’architecture islamique, la littérature et les arts.
Pour le directeur de l’organisation islamique, “la Tunisie est un modèle unique dans l’histoire de la culture arabo-islamique, qui s’est largement distinguée depuis l’aube de l’Islam”. Il a relevé l’apport des scientifiques, penseurs, intellectuels et créateurs tunisiens dans les divers champs de connaissance, ce qui a largement contribué à l’édification de la culture islamique et la diffusion de ses valeurs.
Il a souligné la place de l’Islam en Tunisie dont “l’expérience a prouvé que cette religion prône la tolérance et l’ouverture et non la violence et le renfermement sur soi”. La tenue de cette manifestation devrait “mettre en avant les caractéristiques du modèle tunisien qui est assez rare dans la région islamique”, a-t-il estimé.
Il a expliqué que cet intérêt pour les Capitales islamiques émane d’une volonté à “ériger des sociétés sur des bases bien solides”, se disant confiant quant à la disposition de la Tunisie à présenter “un véritable modèle pour un pays islamique et développé”.
Faouzi Mahfoudh, directeur de l’Institut National du Patrimoine (INP), a parlé d’un évènement “exceptionnel”, rappelant que la tenue de la manifestation coïncidera avec des dates clés dans l’histoire récente de la Tunisie.
La Tunisie fête cette année, le 63ème anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, le 40ème anniversaire de l’inscription de la Médina de Tunis et du site de Carthage sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et les 10 ans de la célébration de Kairouan, Capitale de la culture islamique et le 1er anniversaire de l’inauguration de la Cité de la Culture.