Le dialogue portant sur les mesures urgentes pour la réforme du secteur de la santé publique se tient ce vendredi 22 mars 2019, sous l’égide du chef de gouvernement, Youssef Chahed.
Quelque 400 personnes y prendront part, parmi les professionnels et les intervenants du secteur (structures administratives, médecins, pharmaciens, syndicats et société civile). C’est ce qu’indique un communiqué de la présidence du gouvernement rendu publié jeudi 21 courant.
Il s’agit d’un débat élargi autour des principaux problèmes du secteur de la santé publique, relatifs notamment au financement, à l’investissement, à la gouvernance, aux équipements, à la maintenance et à la conservation, et ce afin d’en apporter le ou les remèdes.
Ce dialogue intervient sur fond de polémique liée au décès de 15 nourrissons au CHU de la Rabta des suites d’une infection nosocomiale (du 6 au 15 mars dernier), et après des appels lancés pour engager impérativement une réforme dans le secteur de la santé publique.
Ce dialogue réunira des représentants des différentes structures syndicales médicales et sanitaires et des instituts supérieurs des sciences paramédicaux, des doyens, des facultés de médecine et de pharmacie, des responsables du ministère de la santé, des directeurs des hôpitaux régionaux, des coordinateurs des groupe de travail du dialogue sociétal, des présidents des comités médicaux, du comité de pilotage du dialogue sociétal autour de la santé, du comité technique des médicaments, ainsi que plusieurs organisations de la société civile concernées par le dossier de la santé.
A cet égard, le président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, Jad Henchiri, a déclaré que son organisation s’attend à ce que ce dialogue annonce des mesures d’urgence en faveur du secteur de la santé publique et les met en exécution dans l’immédiat, soulignant que l’organisation appellera notamment à entamer la numérisation du secteur, moyennant un coût qui ne dépasse pas les 24 millions de dinars.
Il a insisté sur la nécessité de promulguer un cahier des charges spécifique aux hôpitaux publics, appelant à la limitation du mandat de la présidence de service à cinq années renouvelables une seule fois, et d’énoncer explicitement l’impératif de se consacrer à plein temps à ce poste, outre l’approbation de salaires proportionnels aux efforts consentis par les chefs des services.
A cet effet, Henchiri évoque la nécessité d’activer les conseils de discipline sans attendre la sentence de la justice dans les affaires professionnelles.
Il critique par ailleurs “l’improvisation” avec laquelle le gouvernement traite le dossier de la santé publique, formant l’espoir de voir s’engager une réforme intégrale du système de la santé publique, dont ce dialogue constituera la première étape.
De son côté, la secrétaire générale du syndicat général des médecins, médecins-dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires, Habiba Mizouni, indique que “le système de la santé publique ne peut tolérer aucun retard dans l’entame des réformes requises”, appelant à la promulgation d’une loi qui protège les droits des patients.
Mizouni propose notamment la préservation des vocations médicales au sein des hôpitaux, réaffirmant le rôle de l’Etat dans la fourniture des ressources financières nécessaires à la réduction de l’endettement des hôpitaux publics et de la Pharmacie centrale…
Elle appelle à un réexamen de la loi sur les offres publiques relatives à ce secteur, de façon à ce que les hôpitaux soient capables de disposer des équipements médicaux sans être retardés par des délais d’attente, de nature à influer sur la qualité des services fournis aux citoyens.