Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a inauguré, jeudi 21 courant au Bardo, le palais Ksar Saïd rebaptisé “Ksar Saïd, Palais des Lettres et des Arts”, désormais accessible au public.
L’inauguration de ce palais beylical récemment restauré a été marquée par le vernissage d’une exposition intitulée “La Régence de Tunis … Fenêtre de la Méditerranée”.
Cette exposition se tient à l’occasion du lancement de la manifestation “Tunis Capitale de la Culture islamique pour l’année 2019” et la célébration du 63ème anniversaire de la fête de l’Indépendance.
Il s’agit de la seconde exposition au palais Ksar Saïd, après sa restauration. Auparavant, ce palais longtemps fermé pour des travaux de restauration, avait abrité une exposition intitulée “l’Eveil d’une Nation”, organisée du 25 novembre 2016 au 27 février 2017, à l’initiative de la Fondation Rambourg.
Le chef du gouvernement a fait le tour de l’exposition accompagné notamment de Mohamed Zine El Abidine, ministre des Affaires culturelles, et Abdulaziz Othman Altwaijri, directeur général de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO).
Une cérémonie officielle a été organisée au siège du Palais Ksar Saïd en présence des délégations hôtes et ambassadeurs des pays islamiques accrédités en Tunisie. Auparavant, les délégations hôtes ont visité le siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), situé à proximité du palais Ksar Saïd.
Le chef du gouvernement a souhaite la bienvenue aux hôtes de la Tunisie venus de plusieurs pays islamiques. Il a salué les deux pays, le Yémen et le Bahreïn, ayant remis le flambeau de la manifestation “Tunis, Capitale de la culture islamique” à la Tunisie, ainsi que l’Egypte qui prendra la relève en 2020.
Chahed a annoncé que “cet espace est fin prêt pour l’exploitation de la meilleure façon possible”, appelant à faciliter la tâche des entrepreneurs culturels.
Abordant le riche patrimoine matériel et immatériel de la Tunisie, il a parlé d’un nombre qui “avoisine les 30 mille monuments et points historiques dont uniquement près de 6 pc sont exploités”.
Le chef du gouvernement a aussi rappelé le patrimoine artistique national “estimé à 13 milles tableaux et objets d’arts conservés dans les dépôts tunisiens qui nécessitent d’être valorisés et exploités”. Ksar Saïd a toujours abrité une large partie de ce patrimoine artistique.
Chahed a mis en exergue l’investissement de l’Etat dans des projets culturels, estimant que “tout investissement est un investissement réussi”. Il a toutefois rappelé que les recettes de l’entreprenariat culturel se font ressentir sur des années sans pour autant que le gain immédiat soit un souci pour l’Etat.
“J’appelle tous les tunisiens, intellectuels et créateurs à soutenir cet espace qui leur est dédié”, a-t-il lancé, affirmant que “l’Etat est également appelé à fournir davantage d’efforts afin de valoriser de tels monuments”.
Le chef du gouvernement a indiqué d’autre part avoir abordé avec le ministre des Affaires Culturelles la question des institutions et espaces culturels étatiques afin qu’ils soient “ouverts gratuitement au public, tous les jours de la semaine, y compris le week-end”.
Chahed a souligné l’importance de cette exposition qui retrace “le déroulement des relations diplomatiques en les pays, économiques et commerciales sur des dates clés de l’histoire de la Tunisie dans sa relation avec son environnement arabe et nord africain”.
“Elle vise à montrer une partie infime de l’histoire de la Tunisie sur une période de plus de deux siècles”, a-t-il fait remarquer, estimant que la “véritable révolution de la Tunisie est celle de sa culture et de son histoire”.
Le ministre des Affaires Culturelles a qualifié ce monument historique désormais ouvert au public de “projet gouvernemental qui s’ajoute à d’autres projets culturels soutenus par l’Etat”.
Le directeur de l’ISESCO a parlé d’un “événement historique qui célèbre la Tunisie, Capitale de la Culture islamique, pays réputé pour son histoire dynamique et ancienne, en témoigne les multiples espaces et monuments historiques aménagés”.
Il a annoncé que l’ISESCO œuvrera en coordination avec le ministère des Affaires culturelles et ses institutions afin que l’année soit “riche en événements pour une meilleure la visibilité de l’histoire de la Tunisie, ancrée dans le temps”.
Selon Altwaijri, l’intérêt sera focalisé “pas uniquement sur la période islamique mais sur toutes les ères qui ont marqué le pays”.
Le directeur de l’organisation islamique a aussi évoqué “une histoire qui témoigne de la place de la Tunisie, carrefour important de la civilisation humaine”, citant l’apport des savants tunisiens qui ont “contribué à la diffusion des connaissances et enrichir la civilisation et la pensée humaines”.
Cet événement constitue le début de la célébration de la manifestation “Tunis, Capitale de la Culture islamique 2019” dont le démarrage officiel aura lieu cet après-midi à la Cité de la Culture.
Placé sous l’égide du ministère des Affaires Culturelles, “Tunis, Capitale de la culture islamique pour 2019” est un événement organisé par l’ISESCO.