Le troisième Forum international sur l’importance de la bonne gouvernance dans la préservation du patrimoine matériel a démarré, vendredi 22 mars, ses travaux qui se poursuivent jusqu’au 24 mars 2019.
Organisé par l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) en partenariat avec l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), le forum s’inscrit dans le cadre de l’année 2019, année du patrimoine dans le monde musulman en plus de la célébration de “Tunis, Capitale de la culture islamique 2019″.
Dans une allocution prononcée par le président de la cellule juridique au sein de la présidence de la République, Kheireddine Ben Soltane, au nom du président de la République, Béji Caid Essebsi, a mis l’accent sur l’importance accordée par l’Etat tunisien à la préservation du patrimoine et des monuments du pays, affirmant à ce propos l’importance du patrimoine dans la consolidation de l’identité nationale.
Il a, dans ce sens, rappelé le cadre législatif élaboré par la Tunisie pour protéger son patrimoine à l’exemple du code du patrimoine archéologique, historique et des arts traditionnels ou encore l’article 42 de la Constitution tunisienne.
Le président de la République a aussi appelé à la nécessité de protéger le patrimoine archéologique des actes illégaux, incitant dans ce contexte à durcir les sanctions pénales et financières à l’encontre des coupables.
Il a, à cet égard, invité à encourager la création des associations de protection du patrimoine et à appliquer la notion de l’imprescriptibilité des crimes de violation des sites archéologiques à l’instar des crimes de guerre.
De son côté, le directeur général de l’ISESCO, Abdulaziz Othman Altwaijri, a passé en revue la diversité du patrimoine culturel et naturel des pays musulmans en soulignant la nécessité de sensibiliser les populations quant à l’importance de la préservation du patrimoine.
Tout en exprimant son souhait de consolider la culture de la bonne gouvernance et la protection du patrimoine islamique, Altwaijri a regretté l’absence d’une protection rigoureuse contre les pillages dans plusieurs sites archéologiques dans un grand nombre de pays islamiques.
Le président de l’INLUCC, Chawki Tabib a invité à œuvrer pour sensibiliser le citoyen et l’impliquer dans la protection du patrimoine humanitaire. Tabib a saisi cette occasion pour passer en revue les statistiques onusiennes des violations par des mouvements extrémistes de plusieurs monuments historiques notamment en Syrie et en Irak.
Le ministre des affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine, a, de son côté, mis l’accent sur l’importance de mettre la culture dans les priorités de l’action politique en précisant qu’il ” faut une volonté réelle pour la réforme culturelle et l’appui des initiatives culturelles”.
Le Forum vise à promouvoir le rôle de la bonne gouvernance dans la préservation du patrimoine matériel, à diffuser la culture de bonne gouvernance et à aider à concevoir des stratégies pour la mise en place de cadres pour une bonne gouvernance dans la gestion de ce patrimoine.
En présence d’experts et universitaires, de représentants des organisations régionales et internationales de Tunisie et d’ailleurs concernées par le patrimoine, ainsi que de représentants des médias locaux, arabes et internationaux, le forum examinera plusieurs thèmes durant les trois jours des travaux.
Parmi les questions abordées “Le cadre législatif et réglementaire de la protection du patrimoine matériel”, “les approches dans la gestion du patrimoine matériel” ou encore “L’inventaire, la conservation et l’entretien comme mécanismes de protection”.