La Palestine, c’est la clé de la “paix” et de la “stabilité”, souligne l’ambassadeur de Palestine à Tunis, Hael Al-Fahoum, dans un entretien accordé à l’agence TAP, à quelques jours de la tenue du Sommet arabe à Tunis, le 31 mars 2019.
Le diplomate espère que ce Sommet restaurera la concorde arabe et consacrera le principe cardinal, à savoir que “la sécurité, le développement et la complémentarité de la nation arabe dépendent du règlement de la question palestinienne”.
C’est alors que le sommet enverra un message fort à toutes les forces régionales et internationales, selon lequel “la résolution de la question palestinienne est la clé si vous voulez sortir des divergences, de la guerre et de la destruction”, précise-t-il.
La Palestine est la clé de la paix, selon lui. Quiconque soutient le peuple palestinien protège l’être humain, car la question palestinienne est, en premier lieu, une cause humaniste, ajoute-t-il.
La Palestine est la clé de la stabilité, ajoute-t-il, non seulement au Proche-Orient, mais aussi dans plusieurs pays arabes, africains, européens et américains, martèle Al-Fahoum.
Le diplomate espère que le Sommet arabe de Tunis marquera un tournant vers la réalisation de la sécurité nationale arabe et l’émergence d’une opinion arabe capable de changer la donne internationale et d’instaurer la paix dans le monde.
Si la volonté politique est de mise, si l’audace et le courage de prendre les décisions justes et efficaces et de rompre avec les slogans creux sont là, le Sommet de Tunis, indique-t-il, réalisera le passage d’une stratégie de guerres et de violations des droits de l’Homme à une stratégie basée sur le respect des peuples, la paix et la sécurité pour tous.
La tenue du Sommet en Tunisie est, pour lui, éminemment symbolique et suscitera l’intérêt de toutes les forces mondiales qu’elles soient positives ou négatives. Le message qu’enverra le sommet sera suivi et analysé dans toutes ses dimensions.
Le diplomate dit avoir informé le chef de l’Etat tunisien, Béji Caid Essebsi, président du prochain Sommet arabe, des attentes du peuple palestinien de ce grand rendez-vous, et trouvé auprès de lui tout le soutien, non pas pour des raisons de sympathie, mais sur la base d’une analyse approfondie et rationnelle des mutations régionales et internationales et d’une conscience aiguë des rapports de force.
Al-Fahoum souligne les risques qui menacent l’ordre régional arabe en général et la cause palestinienne en particulier, surtout, depuis l’accession au pouvoir, aux Etats-Unis d’Amérique, de Donald Trump. Lequel a pris l’une des plus graves décisions qui menacent les droits nationaux des Palestiniens: la reconnaissance d’Al Qods comme capitale d’Israël, le transfert de l’ambassade de son pays et la réduction des aides destinées à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), la suppression de toutes les aides destinées à l’autorité palestinienne, la fermeture du bureau de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington et le renvoi de son ambassadeur… Toutes ces mesures font penser à ce qui permis d’appeler “le deal du siècle”.
L’ambassadeur rappelle, dans ce contexte, le calvaire enduré par le peuple palestinien, du fait du blocus, des assassinats et des atteintes à l’identité et au sacré, sans compter les violations des accords internationaux et des droits humains les plus élémentaires.
A une question sur les dissensions qui secouent la scène palestinienne, depuis plus d’une dizaine d’années, l’ambassadeur répond que ces dissensions constituent le plus grave virus injecté, dans le corps palestinien, par des forces régionales et internationales qui tentent de les ancrer et de les approfondir.
Chaque fois que les Palestiniens se rapprochaient d’une solution propre à mettre fin à ces dissensions, l’une de ces forces est intervenue pour bloquer le processus et le faire revenir à son point de départ, regrette-t-il.
Dans une tentative de colmater les brèches, le Mouvement de libération de la Palestinienne “Fatah”, rappelle-t-il, a proposé un plan en faveur de l’organisation d’élections, à même de permettre au peuple palestinien de se prononcer et, dont les résultats seraient acceptés par tous, pour jeter ainsi les fondements de “l’Etat citoyen” que le mouvement espère bâtir. “Le Fatah tend la main à tous dans l’intérêt de la nation”, assure-t-il.