Suite au décès dimanche, 31 mars 2019, de l’artiste plasticien Hédi Turki, le ministère des Affaires Culturelles a déploré “la perte d’une grande icône des arts plastiques en Tunisie”.
Le ministère regrette la disparition de l’un des pionniers du style figuratif, dont les toiles sont largement distinguées par une approche entre modernité et authenticité.
Dans un faire-part publié dimanche, le ministère présente ses condoléances aux proches et à toute la famille artistique de l’artiste disparu. Ce natif du 15 mai 1922, au quartier de Halfaouine à Tunis, s’est éteint à l’âge 97 ans.
Feu Turki a laissé derrière lui un patrimoine artistique important de toiles, un héritage qui porte l’empreinte d’un grand maître des arts en Tunisie. Il était aussi connu pour ses grandes qualités humaines et son patriotisme qui s’est traduit dans ses œuvres largement enracinées dans son environnement arabo-islamique. Il avait popularisé l’art abstrait en Tunisie avec un style proche de l’expressionnisme abstrait.
Hédi Turki avait commencé à exposer assez jeune. Sa première exposition remonte à 1942 avant de s’installer à Paris où il avait suivi des études de beaux arts à la prestigieuse Académie de la Grande Chaumière.
En 1956, il reçoit une bourse pour des études à l’Académie des Beaux Arts de Rome. Trois ans plus tard, en 1959, il s’est installé en Californie, où il s’est accommodé avec les techniques de l’art plastique à l’américaine. La critique place Hédi Turki dans la lignée des plasticiens largement influencés par les styles figuratif et impressionniste. Il prônait le style du plasticien américain Jackson Pollock et de son compatriote Mark Rothko.
De retour à Tunis, Hédi Turki a intégré l’Institut des Beaux Arts de Tunis (ISBAT) en tant qu’enseignant. Il avait pratiqué sur une grande période étalée entre 1962 et 1989.
L’artiste disparu était membre de l’Union générale des artistes plasticiens arabes (UGAPA) et du Conseil exécutif de l’association internationale des arts plastiques, une ONG affiliée à l’Unesco. En 1978, Hédi Turki était élu conseiller permanent auprès de cette association onusienne.
En reconnaissance à sa création dans le domaine des arts plastiques, feu Turki avait été décoré par l’Ordre des Arts et des Lettres (1986) et par l’Ordre du mérite culturel (1989), distinctions honorifiques françaises.
Hédi Turki a toujours défendu l’Ecole de Tunis à laquelle il appartient. Il en était l’une des grandes figures aux côtés de son frère cadet feu Zobeir Turki. Les frères Turki étaient parmi les pionniers du courant artistique anticolonialiste qui avait fleuri après la fin de la seconde guerre mondiale.