La ministre de la santé par intérim, Sonia Ben Cheikh a annoncé, mardi 2 avril, le démarrage du projet de “télémédecine” qui sera réalisé, dans une première phase, à l’hôpital de la Rabta, aux hôpitaux régionaux de Jendouba et de Tozeur, au Centre de traumatologie et des grands brûlés à Ben Arous, à l’hôpital Habib Thameur, avant d’être généralisé à tous les hôpitaux publics.
“Le système de prise de rendez vous à distance sera opérationnel au cours du mois d’avril, dans 12 hôpitaux publics, et s’étendra à tous les hôpitaux à partir de juillet 2019”, a-t-elle précisé, lors d’une journée d’étude sur la gouvernance du secteur de la santé, organisée à l’initiative de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) en partenariat avec l’Union des magistrats de la cour des comptes, avec l’appui de la fondation Hanns Seidel Stiftung.
Elle a assuré que 32 mesures ont été adoptées lors d’un conseil des ministres tenu récemment au profit de ce secteur dont 14 seulement annoncées; signalant que le ministère de la santé a tenu compte des recommandations issues de la cour des comptes et de l’INLUCC.
La ministre a affirmé qu’une enveloppe de 80 MDT sera consacrée à la modernisation du système informatique des hôpitaux notamment la numérisation du dossier médical dans les établissements hospitaliers publics qui permettra de maîtriser le coût des médicaments, à hauteur de 30 pc de leur budget et une meilleure gestion des laboratoires.
Par ailleurs, Ben Cheikh a indiqué que 600 centres de santé de base bénéficieront de l’ infrastructure informatique au cours de 2019. cette infrastructure permettra de rapprocher les services sanitaires et s’étendra à toutes les structures sanitaires au cours de 2020-2021 moyennant un budget de 15 MDT, a-t-elle précisé, rappelant l’élaboration d’un projet de loi sur la protection des malades et la responsabilité médicale, un projet de décret sur le régime des études médicales, outre le renforcement des ressources humaines au sein des directions régionales de la santé et la délégation du pouvoir de signature des décisions disciplinaires aux directeurs des établissements hospitaliers.
“Le projet pilote baptisé “îlots d’intégrité dans le secteur de la santé” illustre la volonté du ministère à lutter contre la corruption”, a-t-elle affirmé.
Il englobe trois établissements hospitaliers à savoir la Rabta (Tunis), l’hôpital régional de Jendouba et Hôpital Sadok Mokaddem (Djerba). Le champ d’intervention dans ces hôpitaux a été fixé par ordre de priorité : le système informatique, la comptabilité analytique et les programmes de formation en faveur des cadres administratifs et du personnel médical et paramédical dans le domaine de gestion des risques de corruption dans le secteur des services sanitaires et des médicaments.
De son côté, le député Souheil Alouini a mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer, dans le cadre d’une action participative, au renforcement du contrôle de la qualité des services dans les hôpitaux, à l’usage de l’identifiant unique dans les établissements hospitaliers en vue d’assurer la gouvernance du secteur de la santé.
Par ailleurs, le premier président de la Cour des comptes, Néjib Ktari, et la présidente de l’Union des magistrats de la Cour des comptes, Fatma Kort, ont relevé que les manquements et défaillances du secteur de la santé ont été évoqués dans les rapports de la cour des comptes. “Les recommandations issues de ces rapports n’ont pas été prises en compte” ont-ils déploré.