Le 4ème round des négociations entre la Tunisie et l’Union européenne sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), aura lieu du 29 avril au 3 mai 2019 à Tunis, a annoncé, mercredi 3 avril, Hatem Gasmi, représentant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche.
Intervenant, lors d’une conférence nationale sur “les effets sociaux et économiques attendus, de l’ALECA, sur le secteur agricole”, organisée à Tunis, Gasmi a fait savoir que, jusqu’à ce jour, les résultats des études, engagées sur ce thème, sont contradictoires, dans la mesure où certaines prévoient des retombées positives sur l’activité agricole, alors que d’autres font état d’effets néfastes.
” C’est pour cela que le ministère de l’Agriculture a lancé une étude globale sur l’ALECA, laquelle est chapeautée par des experts tunisiens. Ses résultats serviront de base pour nos prochaines négociations”, a-t-il avancé, rappelant que “jusqu’à présent, les négociations entre les deux parties sont dans leurs premières phases et n’ont pas dépassé les principes généraux”.
Et d’ajouter que des réformes structurelles doivent être mises en place avant la conclusion de l’accord de l’ALECA, lesquelles nécessitent des investissements colossaux pouvant atteindre les 5 milliards de dinars.
“La Tunisie demandera à l’UE de lui accorder un appui financier pour la réalisation de ces réformes, ainsi que de lui faciliter l’exportation des produits agricoles, notamment l’huile d’olive et certains fruits”, a-t-il dit.
Le responsable a rappelé, en outre, que son département se penche, en parallèle, sur la préparation d’une liste négative de produits agricoles, lesquels devront faire l’objet de mesures de protection particulières, en l’occurrence les filières de blé, de lait, de viandes…, ainsi que la culture de l’olive.
De son côté, Abdelkhalek Ajlan, représentant de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), a rappelé que l’organisation agricole refuse de ” faire passer la version actuelle de l’ALECA” et appelle “à préserver la souveraineté du pays à travers l’unification des prises de position par l’ensemble des parties concernées”.
D’après Ajlan, il est impératif de mettre à niveau le secteur agricole par la mise en place d’un programme national, afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, et ce, avant l’entrée en application de l’ALECA entre la Tunisie et l’UE.
Werner Raza et Bernhard Träster de la Fondation autrichienne pour la recherche en développement (OeFSE) ont présenté, à cette occasion, les résultats d’une étude réalisée sur l’effet de l’ALECA sur l’agriculture tunisienne.
Ils ont prévu la survenue d’effets négatifs, si des mesures d’appui et de protection de cette filière ne sont pas prises, d’autant plus que le déficit commercial de la Tunisie vis-à-vis à l’UE ne cesse de s’aggraver, durant ces dernières années, puisqu’il a augmenté de 16%, en 2017.