Ennahdha et Tahya Tounes accusent le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, concernant le désordre et le chahut qui ont marqué la plénière de jeudi 4 avril, et ont appelé à “prendre les mesures nécessaires pour assurer le bon fonctionnement des plénières du Parlement”.
Le mouvement Ennahdha condamne, dans une déclaration, “le chahut au moment de l’allocution du chef du gouvernement provoqué par certains manifestants extérieurs de l’ARP, ce qui constitue une violation de l’action parlementaire et de son cours normal quelle que soit la nature des revendications formulées”.
Il appelé à “une enquête suite à ces incidents” dont il a rendu responsable le président de l’ARP, l’invitant à prendre les mesures nécessaires pour assurer le bon déroulement des plénières”.
Tahya Tounes fustige, quant à lui, “les campagnes d’incitation visant à empêcher le chef du gouvernement de dialoguer avec le peuple, de répondre à leurs questions et de révéler les faits au peuple tunisien”.
Il a fait assumer la responsabilité de la perturbation de la plénière “au président du parlement, en l’impliquant à son corps défendant dans une affaire de gestion administrative et financière de l’ARP et tenant la plénière sans assurer les conditions juridiques et démocratiques qui s’y prêtent”.
Le mouvement a exprimé sa “solidarité avec le chef du gouvernement dans l’exercice de ses responsabilités dans ces circonstances difficiles et délicates, afin de maintenir les équilibres de l’Etat et de faire avancer les réformes nécessaires pour sortir le pays de sa situation actuelle”.
Le bloc Al Horra de Machrouu Tounes et la Coalition nationale ont condamné aussi “l’atteint flagrante à l’Assemblée du peuple et la perturbation des travaux de la plénière”. “La présidence du parlement est responsable de ce qui s’est passé en insistant pour que la plénière se tienne, en sachant que le climat à sa tenue n’était propice”, ont-il souligné dans une déclaration commune.
Les deux blocs mettent en garde contre “le danger des méthodes d’incitation et de dénigrement qui menacent gravement tout le processus de transition démocratique et le fonctionnement des institutions de l’Etat”, et ont appelé à l’activation de la loi pour mettre fin à l’état de chaos et du laisser aller.
Ils ont également demandé une enquête immédiate sur les circonstances des incidents et la protection des travaux du Conseil par l’activation de ses lois et règlements internes.
La séance plénière à l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP) consacrée à l’audition du Chef de gouvernement, Youssef Chahed, a été levée jeudi, aux alentours de 14 heures, en raison d’un “remue-ménage” causé par certain nombre de professeurs universitaires du Syndicat Ijaba.
Les enseignants universitaires affiliés à IJABA ont donné de la voix, au même moment que Chahed a pris la parole, provocant une agitation et des bousculades avec les agents chargés d’assurer la sécurité durant la séance. Ces derniers tentaient de faire sortir les enseignants protestataires relevant de Ijaba de l’espace réservé aux invités et aux journalistes.
Youssef Chahed a immédiatement quitté la salle, accompagné de son équipe, dans la foulée, Mohamed Naceur, président de l’ARP a été contraint de lever la séance.
L’incident a provoqué l’indignation de plusieurs députés des différents blocs parlementaires qui l’ont vivement dénoncé, tandis que d’autres ont considéré cet incident une preuve de l’incapacité du gouvernement à examiner les préoccupations des citoyens, d’autant plus que la séance plénière de ce jeudi, a été marquée par cinq mouvements de protestation.
La réunion à laquelle ont assisté 138 députés a démarré avec un retard d’environ cinq heures, que le président de l’ARP a justifié lors de son mot d’ouverture par “la survenue de quelques agitations mineures causées par les agents du Parlement, revendiquant des primes, sitôt résolues”, a-t-il assuré.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, le coordinateur de l’Union des enseignants universitaires chercheurs tunisiens (IJABA), Najmeddine Jouida, a indiqué que la présence des enseignants universitaires, jeudi, au Parlement, intervient à la suite d’une invitation pour participer à une séance parlementaire de la Commission de l’éducation à l’ARP.
Il estime que les enseignants chercheurs défendaient leur droit à la dignité et au travail. Il a indiqué que le chef de gouvernement “n’est plus en droit de continuer à adopter cette politique à l’encontre des universitaires, ni de suspendre leurs salaires”.