“Environ 3 mille ingénieurs quittent annuellement la Tunisie pour décrocher un travail à l’étranger avec des salaires allant de 2.500 à 3.000 euros par mois pour les débutants, à cause de l’absence de conditions favorables du marché de travail tunisien (des salaires mensuels variant entre 1.000 et 1.200 dinars)”. C’est ce qu’a indiqué le doyen de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), Oussama Kheriji.
Lire aussi: Emploi : Un jeune ingénieur recruté dans le secteur privé gagne moins que le SMIG
S’exprimant en marge du démarrage de la 12ème élection du Conseil des grands électeurs de l’OIT, laquelle permettra d’élire 10 nouveaux membres et un nouveau doyen, Kheriji a ajouté que la migration des ingénieurs tunisiens, en particulier ceux spécialisés dans l’informatique, s’est accentuée et n’est plus considérée comme un phénomène conjoncturel.
Kheriji a fait remarquer que le secteur de l’ingénierie est confronté à plusieurs défis majeurs, dont, la précarité de l’emploi et des salaires d’ingénieurs, ainsi que le faible taux d’ingénieurs dans les entreprises publiques et privées lequel n’a pas dépassé 1,2%, sachant que le nombre d’ingénieurs inscrits à l’OIT a atteint 70 mille ingénieurs.
Le doyen de l’OIT a mis l’accent sur la nécessité d’identifier des mécanismes pour inciter les ingénieurs à rester en Tunisie.
Il a, en outre, exprimé l’espoir de voir les demandes et requêtes des ingénieurs adoptés par l’UGTT pour les inscrire avec celles des médecins et universitaires dans les prochaines négociations (prévues en juillet 2019) relatives aux augmentations spécifiques.
“Il s’agit, aussi, de conclure des accords visant à améliorer la situation de l’ingénieur tunisien”, a-t-il encore souligné.
Par ailleurs, Kheriji a ajouté que la Tunisie ne dispose pas d’Instance nationale d’accréditation, notant que l’OIT œuvre à résoudre ce problème dans les plus brefs délais, d’autant plus que l’accréditation est le principal indicateur de la qualité de la formation et demeure une condition préalable pour exercer la profession d’ingénieur en Tunisie et à l’étranger.
Il a fait savoir que l’OIT a décidé de n’enregistrer aucun ingénieur, diplômé d’un établissement public ou privé non accrédité, pour l’année 2021-2022.