La société civile tunisienne a exprimé, samedi 13 avril, sa profonde préoccupation face aux tergiversations du Parlement à mettre en place la Cour constitutionnelle énoncée dans la nouvelle Constitution.

La politique d’atermoiement adoptée par les groupes parlementaires influents pour servir des intérêts partisans étriqués prouve, sans aucun doute, le peu d’importance accordée par ces derniers au rôle majeur de cette instance dans la consécration de la démocratie et la prévention d’un éventuel abus de pouvoir.

Dans une déclaration, les organisations de la société civile appellent à l’urgence d’agir et de faire assumer leurs responsabilités aux blocs parlementaires. Elles soulignent l’impératif, pour les différents groupes parlementaires, de dépasser leurs différends et de compléter l’élection des membres restants de la Cour constitutionnelle en tenant compte des critères de la compétence, l’indépendance et l’intégrité plutôt que de l’appartenance partisane.

Les organisations insistent, dans leur déclaration commune, sur le besoin de cette instance constitutionnelle indépendante pour la démocratie naissante en Tunisie.

Les organisations, qui regrettent le choix de la professeure de droit publique et des sciences politiques, Sana Nen Achour, de retirer sa candidature à la Cour constitutionnelle disent comprendre ce désistement.

Elles citent le communiqué de presse publié par Sana Ben Achour en date du 5 avril en cours, dans lequel elle exprime son refus de ” blanchir, par ma candidature, une opération en trompe-l’œil qui participe à des manipulations politiciennes à hauts risques pour notre devenir démocratique. Le grotesque acharnement de certains à faire capoter le projet porte un coup, un autre, à la crédibilité de ceux-là mêmes qui croient se jouer impunément des institutions de la démocratie que le peuple réclame “.

Les signataires expriment leur détermination à rester vigilants envers toute tentative de manipulation ciblant le processus d’instauration de la Cour constitutionnelle, garant fondamental de l’Etat de droit.

Voici la liste des organisations signataires

Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens

L’Association Beity

Association Tunisienne de Défense des Libertés Individuelles

Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires

Association Tunisienne des Femmes Démocrates

Association Yakadha pour la démocratie et l’Etat civil

a Ligue tunisienne pour les droits de l’homme

Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Le Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux

La Fédération internationale des droits de l’homme

L’Organisation internationale de lute contre la torture Euro Med Droits.