Hatem Kotrane, expert en droits de l’enfant, a souligné, lundi 15 avril, la nécessité de renforcer les mécanismes et moyens de prévention contre les agressions infantiles en Tunisie.
Lors d’une journée d’étude tenue au siège de l’académie parlementaire sur ” le système législatif et institutionnel des droits de l’enfant : réalité et perspectives “, Kotrane a mis l’accent sur l’importance d’appuyer les structures indépendantes actives dans le domaine de la protection de l’enfance afin qu’elles puissent réaliser des rapports objectifs basés sur la réalité et présenter, par la suite, leurs recommandations aux décideurs.
Selon lui, la législation tunisienne relative aux droits de l’enfant est conforme aux standards internationaux.
Il a rappelé que la Tunisie est parmi les 196 pays à avoir ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant ainsi que tous les principaux protocoles internationaux, sachant que c’est l’unique pays arabe à avoir adopté le ” Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant ” établissant une procédure de présentation de communications.
De son côté, le responsable du bureau d’information à la Ligue nationale de la sécurité et de la citoyenneté, Ibrahim Rihani, a souligné que la garantie des droits de l’enfant en Tunisie ne se limite pas au côté législatif mais il convient également de fixer une stratégie et une vision globale visant à protéger les enfants outre l’approche juridique relative aux enfants en milieu scolaire.
Pour sa part, le délégué de la protection de l’enfance à Zaghouan et président de l’Association tunisienne des délégués de la protection de l’enfance, Mohamed Khmira, estime nécessaire d’amender le code de la protection de l’enfant pour élargir les prérogatives des délégués de protection de l’enfance précisant que certaines lois les empêchent actuellement d’être plus efficaces dans leurs interventions.
Il appelle à la mobilisation des ressources financières nécessaires pour permettre aux délégués de protection de l’enfance d’accomplir leurs missions convenablement surtout que les menaces aux droits de l’enfant ne cessent de se multiplier notamment à travers l’usage des nouvelles technologies.
Intervenant à cette occasion, Mohamed Fadhel Mahfoudh, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et les droits de l’Homme, dira qu’une commission composée de tous les intervenants dans le domaine des droits de l’enfant a été créée et œuvrera à adapter la législation en vigueur aux dispositions de la constitution tunisienne.
Il a ajouté qu’en collaboration avec l’UNICEF, le ministère se penche actuellement sur le développement d’un programme qui permettra de garantir un revenu à chaque enfant depuis sa naissance afin qu’il s’en serve en cas de besoin (enseignement, santé..), et ce sous le contrôle des parents.
Pour sa part, la ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors, Néziha Laabidi, a signalé que son département a entrepris plusieurs efforts pour renforcer les droits des enfants faisant remarquer que l’Etat prend en charge actuellement les frais de scolarité de 10 mille enfants du cycle préparatoire contre 2600 enfants en 2016.
Elle a ajouté que le nombre de signalements liés aux agressions contre les enfants a évolué de 5 mille en 2016 à 17 mille actuellement.