L’abandon scolaire cause une perte financière annuelle estimée à 1,150 milliard de dinars, soit un taux de 20% du budget du ministère de l’Education. C’est en tout cas ce qu’a affirmé, lundi 15 avril, Hatem Ben Salem, ministre de l’Education, lors d’une séance plénière de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée aux questions orales.
Dans sa réponse à une question de la députée Lilia Younes Ksibi sur les mesures prises par le ministère de l’Education pour la lutte contre l’abandon scolaire, Ben Salem a tout d’abord expliqué ce phénomène: ” c’est un fléau qui menace le système de l’éducation en Tunisie, mais encore plus grave, le nombre des décrocheurs scolaires augmente d’une année à l’autre”.
Il poursuit son explication: ” Plus de 75% des élèves décrocheurs abandonnent l’école au cycle primaire; il s’agit majoritairement des garçons “, déplore le ministre.
“Une étude portant sur l’abandon scolaire a montré qu’un grand nombre des Tunisiens rejoignant les zones de tension depuis janvier 2011 avaient vécu l’expérience du décrochage scolaire”, a-t-il fait savoir.
Ensuite, il impute les causes de ce phénomène aussi bien au système éducatif qu’à la pression familiale et sociale exercée sur élève.
Alors, “le ministère de l’Education a traité ce dossier avec sérieux à travers l’accompagnement préventif des élèves, sujet d’abandon scolaire, outre l’octroi d’une prise en charge psychologique, l’ouverture de bureaux d’écoute à travers les établissements éducatifs et la multiplication des cours de rattrapage “, a-t-il indiqué.
Hatem Ben Salem précisera également qu’un projet pilote réalisé en partenariat entre le ministère de l’Education et l’UNICEF est en cours, et englobe l’écoute, l’accompagnement préventif et le rattrapage.
L’aspect culturel accompagnera ce projet à travers l’instauration d’une nouvelle ambiance au sein des établissements éducatifs, le lancement de l’école ” de la deuxième chance ” qui ouvrira ses portes à Bab El Khadhra (à Tunis), en septembre 2019.