Ridha Chalghoum, ministre des Finances, a livré ses vérités sur l’augmentation des prix des hydrocarbures dans notre pays. C’est trop rare pour être signalé de la part de nos gouvernants.
Maintenant qu’on soit d’accord ou non, les explications du ministre tiennent la route. D’après nous.
” Nous procédons chaque trimestre à une évaluation de l’évolution des prix des carburants, à l’échelle internationale, pour identifier la charge qui pourrait être supportée par l’Etat et décider de la nécessité ou pas de recourir à une régulation des prix “. C’est ce qu’a déclaré le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, mardi 16 avril, aux médias, en réponse à une question sur l’éventualité de procéder à une nouvelle augmentation des prix des carburants, durant l’année 2019.
“L’Etat ne peut pas supporter à lui seul le coût de la volatilité des prix des hydrocarbures, au risque de compromettre gravement l’investissement, les transferts sociaux et les autres priorités vitales du pays ou de creuser encore, davantage les niveaux d’endettement “, a-t-il expliqué.
” A ce titre, nous sommes pour l’organisation d’un débat national sur l’endettement, et si tout le monde s’accorde sur l’option de s’endetter davantage, pour ne rien augmenter en contrepartie, nous serons d’accord sur cette option. Mais ce qui est sûr, c’est que l’Etat fait aujourd’hui de son mieux pour alléger le fardeau du citoyen et honorer ses engagements prioritaires en termes de remboursement de ses dettes, de paiement des salaires, de développement (raccordement à l’eau potable, accès à la santé et à l’éducation)….”, a-t-il assuré.
S’agissant de la dernière augmentation des hydrocarbures, Chalghoum souligne: “nous étions contraints de procéder à cette augmentation pour minimiser les effets de l’évolution des prix internationaux. Nous sommes dans une démocratie. Il y a des décisions qui ont été prises conformément à la loi de finances en vigueur. La société civile et les citoyens ont réagi et nous comprenons parfaitement les préoccupations des uns et des autres, mais nous aussi nous sommes dans l’obligation de répondre à certaines priorités “.
Chalghoum a aussi rappelé que le principe de régulation des prix a été adopté depuis des années et que ce principe dépend de la volatilité des prix des carburants à l’échelle internationale.
“Nous n’avons aucune maîtrise sur les prix internationaux desquels nous dépendons fortement, d’autant plus que notre production ne couvre actuellement que moins de 50% de nos besoins contre 90% auparavant. L’écart est donc couvert par les importations dont les prix dépendent des prix internationaux”.
La majoration des hydrocarbures décidée le 30 mars 2019 a porté sur une augmentation de 80 millimes aux niveaux de l’essence sans plomb (super) et du gazoil sans soufre et de 90 millimes pour le gazoil ordinaire. Le litre de ces produits se vend désormais, respectivement, à 2065 millimes, 1825 millimes et 1570 millimes.