C’est le 24 avril 2019 que sera donné le top départ de la ” Caravane Smart Cities ” en Tunisie. Un road Show qui peut servir de levier d’émancipation citoyenne.
Lever de rideau sur ce « Tour de Tunisie » en promotion du concept de Smart Cities. Un road Show à même de servir de levier d’émancipation citoyenne en Tunisie. Et, ainsi, transformer la physionomie de nos régions de l’intérieur. Un banco retentissant !
C’est le 24 avril que sera donné le coup d’envoi de la « Caravane des Smart Cities ». Borhène Dhaouadi l’a annoncé lors du workshop dédié à ce thème lors du Tunis Digital Summit. Le Team Leader du projet “ Bizerte Smart City 2050 ” vient de la société civile.
Sûr de lui et de son initiative, il entend enthousiasmer les principales villes de Tunisie à basculer vers la numérisation. Un pari fou ? Non, dira-t-il, amusé. Et d’ajouter ” je fais comme Alvin Tofler, je prends la vague “. Le Noé des Smart Cities embarque beaucoup de monde sur son radeau, y compris l’UIT (Union internationale des télécommunications). Cette organisation, qui relève de l’ONU, a dépêché en Tunisie, pour la circonstance, Bilel Jamoussi, chef de son département « Smart and sustainablecities ».
A souligner au passage que cet ingénieur tunisien a déjà piloté les dossiers de basculement de plusieurs villes à travers le monde dont Dubaï, Moscou et Lagos.
L’appui de l’UIT est indispensable car cette entité authentifie la démarche et par conséquent ouvre la voie à l’agrément du projet par les autorités ainsi qu’à l’accès au financement.
Comment donc va se dérouler la caravane, que nous accompagnerons à travers tout son périple ?
” Let’sMake It “, un cri du cœur autant qu’un cri de guerre
Borhène Dhaouadi et son équipe ont mis sept ans pour finaliser le projet ” Bizerte, Smart City 2050“. Ils ont sillonné le monde pour se rendre dans les plus grandes Smart Cities du monde (Stockholm, Londres, Barcelone et Lyon). Mais également celles en cours d’accréditation telles Moscou, ou Dubaï. Bien entendu ils ont tissé des réseaux et disposent d’un network de partenaires stratégiques.
A présent, ils disposent d’un master plan pour la métropole du nord d’un standing international. Depuis un an, l’Etat tunisien et divers bailleurs de Fonds internationaux commencent à s’intéresser à ce Master plan.
” Lest’sMake It ” était le slogan d’auto-motivation retenu par l’équipe de Bizerte. Cet appel du cœur et de l’ambition pour leur ville, les Bizertins entendent le communiquer au reste du pays. Et la Caravane sillonnera le territoire. Sur la feuille de route, figure Kairouan ! Eh oui ! La capitale de la culture musulmane bascule dans le numérique et sa requête auprès de l’UIT est admise. Elle sera la première ville à être visitée par les experts de l’UIT pour un premier diagnostic. Suivra Sousse, qui n’est pas encore officiellement candidate mais qui ne manquera pas d’y venir.
Ensuite, il y aura Sfax, qui s’est officiellement déclarée. Mahdia, Gafsa, Tabarka suivront.
A chaque étape, la caravane déroulera la procédure à suivre. Borhène Dhaouadi soutient que le travail de 7 années a été compacté en une démo de 3 heures de temps. La présentation s’adressera aux représentants des conseils municipaux des villes concernées ainsi que des représentants de la société civile locale. Chaque cité pourra implémenter son master plan en fonction de son environnement local et choisira un collectif qui prendra en mains le projet.
Les Berges du Lac : premier périmètre smart à entrer en service
La caravane terminera son périple à Carthage. Et l’espace urbain des Berges du Lac sera le premier périmètre SMART de Tunisie. Cela interviendra en 2020. Ce sera l’espace pilote. Il faut dire qu’à El Bouhaira, il est aisé d’adjoindre un schéma directeur numérique au plan d’aménagement urbain. Comme le rappelle avec insistance Bilel Jamoussi, El Bouhaira possède tous les atouts pour être à la fois cité verte, c’est-à-dire répondant aux critères du développement durable. Et Smart, du point de vue de la connexion en fibre optique. Cela dit, en matière d’infrastructure informatique, le pays est bien paré. Le territoire national est connecté au haut débit.
Smart City : Un processus de qualité
On peut s’interroger sur le déroulement du processus de basculement. Cela commence par une demande d’adhésion auprès de l’UIT et cette dernière enclenchera un audit. Elle présentera à la ville un kit de déploiement qui comprend 132 indicateurs de performance. Ces derniers sont répartis en cinq catégories, dont l’aménagement, l’économie et, bien entendu, la culture sans oublier le social. Cela sera rassemblé en un cahier des charges. Dès que la ville aura satisfait aux 132 critèress, un deuxième audit suivra et l’UIT suivra toutes les réalisations faites jusqu’à la labellisation finale.
En fin de parcours, les villes ressembleront aux films de fiction c’est-à-dire que l’on aura l’IOT (internet of things ou internet des objets), le e-learning. Borhène Dhaouadi, en combattant acharné de la préférence nationale, soutient que toutes les applications pour les e-prestations autant privées que publiques, quand elles ne sont pas disponibles en open source, peuvent être développées par des SSII tunisiennes.
La caravane est donc une initiative de bonne fortune pour le business des startups. Et qui arrive à point nommé étant donné que le Start Up Act est entré en application. La Tunisie de l’intérieur, grâce au Smart, possède une opportunité remarquable pour reconfigurer leur physionomie au bonheur de leurs résidents.
En chœur, Borhène Dhaouadi et Bilel Jamoussi soutiennent que le projet Smart est articulé autour du concept de ” Happiness “, c’est-à-dire de la joie de vivre. Il est permis de rêver. Et ce n’est pas tout.
Figurer dans les programmes électoraux
Sans verser dans l’angélisme, il faut tout de même reconnaître que vivre dans un univers de dématérialisation est un saut de qualité. Et quand c’est tout le territoire qui en est concerné, on apparaît au monde comme Smart Nation ; et c’est valorisant, quoiqu’on en dise. Et que cela ajoute beaucoup à l’attractivité du site tunisien autant pour les touristes que pour les IDE, il va sans dire. Grâce aux villes, le pays ferait un bond dans la data science et cela impactera positivement l’économie du pays.
Toutes nos villes sont-elles éligibles au statut de Smart city ? La nouveauté en la matière, signalera Borhène Dhaouadi, est qu’on peut faire du smart dans la frugalité. Cela veut dire que chaque ville pourra faire avec ce qu’elle a sans avoir à se ruiner. Et cela devient donc un impératif d’aller vers le basculement Smart. Et avec beaucoup d’habileté, Borhène Dhaouadi dit qu’avec ses adeptes, ils feront de sorte que les candidats aux élections fassent figurer le projet ” Smart Cities ” au titre de priorité dans leurs programmes électoraux. Et en la matière on n’est pas dans le virtuel car notre homme dit ce qu’il fait et par-dessus tout fait ce qu’il dit.
Bon vent à la caravane.
Alvin Tofler, Universitaire américain et chef de laboratoire de prospective économique, est l’auteur du livre ” La Troisième vague “.