Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a reçu, lundi 22 avril 2019 au siège du département, le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye, Ghassen Salamé. L’entretien a porté sur les récentes escalades militaires entre les belligérants libyens.
Dans une déclaration aux médias, Jhinaoui a indiqué que l’entretien a permis d’échanger les points de vue et les données sur la situation en Libye ainsi que les efforts déployés par l’émissaire onusien pour un cessez-le-feu dans le pays et pour y faire prévaloir le processus politique. Selon lui, la situation en Libye est “dangereuse”.
A cette occasion, il a souligné que la solution politique moyennant le dialogue et excluant la solution militaire est l’unique issue permettant de rétablir la sécurité et la stabilité en Libye.
Le ministère des Affaires étrangères, a-t-il ajouté, est en contact avec les différentes parties libyennes à Tripoli et avec le maréchal Khalifa Haftar.
Face à l’aggravation de la crise et le risque d’une escalade militaire, le ministre des Affaires étrangères a effectué, la semaine dernière, une série de contacts téléphoniques avec l’Envoyé spécial des Nations unies en Libye, le ministre libyen des Affaires étrangères et le chef de l’Armée libyenne, le maréchal Khalifa Hafter.
Jhinaoui a également reçu au siège du ministère à Tunis le président du Conseil supérieur de l’Etat libyen, Khaled Mechri.
La poursuite de la guerre et des affrontements militaires en Libye auront des conséquences graves non seulement sur les habitants de Tripoli et sur le peuple libyen mais également sur l’ensemble de la région, a averti le ministre. Il a, à cet égard, salué le rôle de l’organisation onusienne sous l’égide de laquelle le peuple libyen pourrait parvenir à une solution politique et rétablir sa stabilité.
De son côté, l’émissaire onusien en Libye Ghassen Salamé a réitéré l’appel à une solution pacifique et à l’arrêt des combats dans ce pays, relevant qu’il ne ménagera aucun effort pour faire revenir les différentes parties libyennes à la table des négociations et pour les rassembler autour d’une seule décision permettant le salut du pays.
Pour lui, malgré les efforts de la communauté internationale en faveur d’une solution à la crise libyenne, il est impératif pour les libyens de montrer une volonté de parvenir à l’arrêt des combats.
Ghassen Salamé a exprimé, dans ce sens, sa considération pour les autorités tunisiennes et pour leur appui à la mission onusienne afin qu’elle puisse s’acquitter de son rôle.
La mission onusienne en Libye compte poursuivre son action mais aura besoin d’un soutien important et la Tunisie, a-t-il dit, lui offre l’appui nécessaire pour continuer cette action politique et humanitaire.
L’émissaire onusien s’est dit inquiet face aux affrontements en cours en Libye, à l’éventualité d’une ingérence extérieure dans ce conflit et aux différences de vue de la communauté internationale concernant la crise libyenne. L’important pour lui est de rétablir l’unité de la communauté internationale.
Des éléments de solution étaient à la portée des libyens, a-t-il regretté. Ils étaient sur le point de les adopter lors de la Conférence nationale prévue mi-avril 2019 à Ghadamès. Ghassen Salamé a appelé les parties libyennes à faire prévaloir la raison et le dialogue pour parvenir à une solution viable et durable.