“La Tunisie a franchi de grands pas sur le plan législatif en matière d’égalité de genre et de droits des femmes, mais la mise en application de ces avancées reste encore limitée “, estime Diego Zorilla, coordonnateur des Nations unies en Tunisie.
Dans une déclaration lors de la deuxième édition du Forum mondial sur l’égalité du genre organisé en Tunisie du 24 au 26 avril, Zorilla a indiqué que la Tunisie est, aujourd’hui, le reflet de toutes les avancées législatives instituées depuis la promulgation du Code du statut personnel en 1956.
Certes “l’accès des femmes à l’éducation est garanti en Tunisie, d’où la hausse du pourcentage des diplômées du supérieur, mais l’accès au travail, l’égalité au niveau de la rémunération et l’accès aux postes de décision demeurent limités, outre les violences à l’égard des femmes qui sont, toutefois, signalées dans tous les pays du monde “, a -t-il dit.
Zorilla a souligné l’importance de changement des mentalités et de la mise en place des mesures concrètes qui renforcent les droits économiques et sociaux des femmes en Tunisie et dans le monde entier afin de garantir l’égalité de genre qui est, aujourd’hui, considérée comme étant un vecteur de développement.
Le représentant onusien a signalé que le forum mondial sur l’égalité du genre, dont la première édition a eu lieu à Stockholm en Suède et la troisième est prévue en France en 2020, vise à renforcer le débat autour de l’égalité de genre entre des activistes de la société civile du monde entier afin de prendre des mesures concrètes permettant de garantir l’égalité Homme/Femme dans tous les secteurs et dans tous les pays du monde.
Intervenant à cette occasion, Margot Wallstrom, ministre suédoise des Affaires étrangères, s’est félicitée de la tenue en Tunisie du Forum mondial sur l’égalité de genre eu égard aux avancées législatives réalisées dans ce pays en matière d’égalité.
Wallstrom a rappelé que le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, mardi 23 avril, une résolution accentuant la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits.
Tout en regrettant que la résolution n’ait pas été adoptée à l’unanimité et que le texte ait été vidé de sa substance, Wallstrom estime important de maintenir ce combat de droits dans tous les forums pour garantir l’égalité de genre dans le monde.
Pour sa part, Abdoulaye Mar Dieye, sous-secrétaire général chargé du bureau des politiques et de l’appui aux programmes au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a souligné qu’en 25 ans, le pourcentage des femmes parlementaires dans le monde n’a pas dépassé 24% contre 12% en 1994.
Il a appelé à l’élaboration d’un nouveau contrat social mondial qui soit basé sur l’égalité de genre. Le responsable a proposé que tous les pays du monde inscrivent dans leurs constitutions l’égalité de genre et renforcent les budgets consacrés aux droits des femmes et à l’égalité.
Abdoulaye Mar Dieye pense que l’inégalité de genre entrave le développement économique et constitue un obstacle à la lutte contre la pauvreté et la réalisation des objectifs de développement.
Violet Shivutse, présidente de la Commission Huariou au Kenya, a souligné l’importance d’engager des mesures concrètes pour garantir l’égalité de genre dans le monde, mettant l’accent sur l’importance d’informer les femmes de leurs droits afin qu’elles puissent les défendre.
Elle a, en outre, appelé les gouvernements et la société civile à lutter contre l’inégalité de genre.
Dans son intervention, Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive ONU Femmes, a mis l’accent sur l’importance de lutter contre les stéréotypes et la discrimination contre la femme.
Elle a appelé au renforcement des droits économiques des femmes pour garantir l’égalité de genre.
Les participants au forum ont souligné que la réalisation de l’égalité de genre et le renforcement des droits des femmes sont parmi les principaux objectifs de développement qui visent à réaliser la justice et l’inclusion sociale.
A noter qu’environ 500 responsables de haut niveau représentant tous les continents prennent part à cette deuxième édition du Forum mondial sur l’égalité des sexes organisé au Palais des congrès à Tunis à l’initiative du ministère tunisien de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors en collaboration avec l’Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).