Le projet de coopération régionale financé par l’Union européenne (UE), pour une meilleure maîtrise des risques liés aux produits chimiques, biologiques et nucléaires dangereux, a été lancé, mercredi 24 avril à Tunis, en présence de représentants des 6 pays partenaires (Tunisie, Maroc, Algérie, Mali, Burkina Faso et Niger).
L’objectif de cette initiative est d’améliorer les dispositifs de prévention et préparer une réponse appropriée et concertée aux accidents liés au transport terrestre des matières dangereuses dans la région de l’Afrique du Nord et le Sahel.
“Le projet est important. Il est entrepris sur la base d’un constat amer, celui de l’aggravation des risques d’incidents et aussi celle des besoins identifiés par les pays partenaires pour sécuriser le transport des substances dangereuses”, a déclaré El Hadj Lamine, secrétaire général du Bureau régional Afrique du Nord et Sahel.
Selon la représentante de l’UE, Kati Leimonen, 41 incidents liés au transport des matières dangereuses ont été enregistrés, ces dernières années, dans cette région (Afrique du Nord et Sahel).
En effet, le transport de produits chimiques et biologiques présente un risque de plus en plus grand qui nécessite une réglementation plus stricte et d’autres mesures de prévention des accidents en vue de protéger à la fois la population civile et l’environnement.
Un contrôle sévère des mouvements et de l’emplacement d’agents chimiques et biologiques serait utile pour prévenir d’éventuels actes d’agression impliquant de tels agents.
C’est dans cette optique que le projet de l’Union européenne “SecTrans-NAS”, veut coordonner les dispositifs de 6 pays pour atténuer ces risques.
Des plans d’actions nationaux et des plans d’intervention d’urgence pour mieux se préparer à des accidents nucléaires, biologiques, radiologiques et chimiques, d’envergure ou des attaques sont prévus dans ce cadre ainsi que des formations d’équipes d’interventions sur le terrain.
Des experts vont accompagner la mise en œuvre du projet à travers, entre autres actions, la formation du personnel concerné chargé de la gestion du transport des échantillons biologiques dans les pays ciblés.
Dans une déclaration, à l’Agence TAP, le Général Major à la Douane et point focal national de la Tunisie dans le cadre de cette initiative de l’UE, Lassaad Bechoual, a précisé que la Tunisie s’attend, à travers ce projet, “à un renforcement des capacités nationales en matière de prévention des risques de ce genre de transport”, ajoutant qu’au niveau des législations, “la Tunisie dispose déjà de lois excellentes ayant trait au transport des matières dangereuses, mais son dispositif sera renforcé dans le cadre de cette initiative”.
“Le ministère du Transport et la Protection Civile seront des acteurs principaux dans la mise en œuvre de ce projet pour garantir une réponse adéquate basée sur des pratiques et données scientifiques en cas d’accidents et aussi pour identifier les responsabilités de chaque intervenant”, a-t-il encore dit.
En effet, la législation sur le transport des marchandises dangereuses est complexe et multisectorielle. Elle couvre différents services administratifs, à savoir, la sécurité, la protection civile, les finances, les douanes, l’industrie, la santé et l’environnement, principalement.
“Cela signifie que des protocoles de sécurité sont de plus en plus nécessaires pour éviter les accidents, en particulier, ceux de la route, ainsi que la définition du mode de fonctionnement des premiers intervenants et des services d’urgence”, ont indiqué les experts présents à la rencontre de lancement du projet, mercredi, à Tunis.
Ils ont souligné que le projet aspire en plus de l’amélioration du cadre juridique, au développement d’un modèle de circulation dans chacune des capitales des pays partenaires, au renforcement de la préparation et de la réponse, à travers l’élaboration de mesures de prévention centrées sur les entreprises de transport, les premiers intervenants et les services de sécurité, en prenant en compte les meilleures pratiques disponibles et harmonisées.