Importer des produits agricoles sous prétexte de réguler le marché local, alors que celui-ci abonde de ces mêmes produits, est le comble de l’absurdité, accuse le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar.
Ezzar, qui s’adressait à des journalistes, lors d’une conférence de presse mardi 30 avril à Tunis, a dénoncé par ailleurs le fait de ne pas associer l’UTAP aux réunions de la Commission nationale spécifique à l’approvisionnement du marché et la constitution d’un stock régulateur pour le mois de ramadan, sachant que cette dernière a été créée pour examiner les besoins d’approvisionnement en divers produits.
Le responsable soupçonne, par ailleurs, l’existence de “parties bénéficiant des opérations d’importation”, estimant que le ministère du Commerce “agit d’une manière unilatérale et ne prend pas en considération l’avis des professionnels”.
“Le département du commerce a abandonné son rôle national de protection de l’économie et des systèmes de production”, a encore déclaré le président de l’UTAP.
Il a évoqué, à ce sujet, l’intention du ministère du Commerce d’importer 3 mille tonnes de pommes de terre de l’Egypte d’une valeur de 550 dollars/tonne, et ce en dépit de la disponibilité de 25 mille tonnes de ce pommes de terre de primeur sur une production estimée à 50 mille tonnes.
Ezzar rappelle aussi, dans le même contexte, que le ministère du Commerce avait importé, en 2018, environ 5 mille tonnes de pommes de terre atteinte, vraisemblablement, de bactéries de quarantaine. “Ces pommes de terre ont été ensuite écoulées sur le marché et vendues à 200 millimes le kilo”, d’après ses dires.
Le président de l’UTAP accuse aussi le ministère du Commerce d’être à l’origine de pertes considérables pour les aviculteurs. “Au lieu de réfléchir sur une stratégie pour préserver la filière avicole, le ministère nous a surpris par la signature d’un accord pour l’importation de volailles des Etats-Unis”, se désole le responsable de l’organisation agricole.
Il a rappelé, à ce sujet, la décision d’importer 2 000 tonnes de viandes rouges (viande bovine) congelées et 140 tonnes de viande ovine des USA, relevant que cette décision sert “les lobbies de l’importation”.