Le coup d’envoi à la stratégie nationale de gestion du secteur de l’eau à l’horizon 2050, baptisée “Eau 2050”, a été donné, vendredi 3 mai 2019 à Tunis, par le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taieb.
Elaborée dans le cadre d’une approche participative, cette stratégie s’inscrit dans le cadre du projet “Eau 2050” et vise à assurer la disponibilité et l’accès aux ressources hydriques d’une manière durable, inclusive et équitable, explique Mohamed Ben Sakka, expert ressources en eau auprès de l’Agence de coopération allemande (GIZ).
Financé par la GIZ, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Institut allemand de crédit pour la reconstruction (KFW), ce projet entend renforcer la sécurité hydrique à long terme face à la pénurie d’eau que connait actuellement la Tunisie, a-t-il ajouté.
Le lancement de cette stratégie constitue le point de départ d’une étude prospective de l’élaboration de cette stratégie, qui s’échelonnera sur une période de 20 mois, indique le directeur général général du Bureau de la planification et des équilibres hydrauliques, Hamadi Habaieb.
Cette étude, a-t-il dit, couvrira six régions de la République, à savoir le nord-ouest (Jendouba, Béja, Le Kef et Siliana), le nord-est (Bizerte, Grand-Tunis, Nabeul et Zaghouan), le centre-est (Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax), le sud-ouest (Tozeur, Kébili, Gafsa) et le Sud-est (Médenine, Gabès et Tataouine).
Elle sera réalisée par un bureau d’ingénieur-conseil tunisien, en l’occurrence la STUDI, en collaboration avec un bureau français d’assistance technique, Sofreco.
L’atelier de démarrage de la stratégie nationale Eau 2050 a pour objectif d’informer, mobiliser les parties prenantes du projet, présenter la méthodologie du travail et de recueillir les propositions des participants, et ce en attendant le lancement des consultations régionales sur cette stratégie.
Le projet Eau 2050 s’inscrit dans le cadre d’un accord de don signé en février 2017 entre la Tunisie, la BAD, le KFW, dira Samir Taieb, rappelant que son département a consacré 65% de son budget aux ressources hydrauliques au titre de l’année 2019.
La moyenne inter-annuelle des apports en eau de surface est estimée à 2,7 milliards de m3 dont 80 % proviennent des régions du nord du pays en 2017, selon les chiffres fournis par le ministère de l’Agriculture.
Les ressources des nappes phréatiques sont évaluées à 746 Mm3/an, tandis que les ressources des nappes profondes sont estimées à 1 429 Mm3/an.