Le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, en visite aux Etats-Unis, a affirmé que le retour des terroristes tunisiens constitue un défi qui concerne la manière de traiter avec eux. Ce qui a suscité une polémique juridique dans les milieux de la société civile tunisienne et auprès de l’opinion publique.

Dans son intervention “les forces armées tunisiennes…défis et perspectives”, qu’il a présentée vendredi 3 mai à Washington, sur invitation de la “Defense War College”, Zbidi a expliqué que la question des terroristes tunisiens de retour dans le pays fait l’objet d’une étude au centre des recherches militaires.

Le deuxième défi auquel la Tunisie fait face consiste en la contrebande transfrontalière des armes, en plus du commerce parallèle. Il s’agit de défis sécuritaires et économiques liés organiquement au terrorisme, a fait observer Zbidi, cité dans un communiqué du département de la Défense.

Sur les perspectives de l’institution militaire tunisienne, le ministre a expliqué qu’à la lumière de ces défis, un programme a été mis en place pour développer les capacités opérationnelles des membres de l’Armée, avec le soutien de la partie américaine.

Ce programme repose sur le renforcement des opérations conjointes entre les trois Armées, le développement des capacités de renseignement et la sécurisation des frontières terrestres et maritimes et du secteur aérien.

Il comporte également la qualification des forces conventionnelles et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme associant diverses structures intervenantes. Une stratégie basée sur la prévention, la protection, a poursuite et la riposte.

Le ministre a donné, dans son intervention, un aperçu sur la création de l’Armée nationale tunisienne et ses missions ainsi que sa contribution à la sécurisation de la transition démocratique, au maintien de l’ordre et à la lutte contre le terrorisme, la contrebande et le crime organisé.

Il a également rappelé les défis humanitaires auxquels la Tunisie avait fait face. Le premier, lorsque près de 1,7 million réfugiés de 100 nationalités dont 80% de Libyens sont entrés en Tunisie. Le deuxième défi consiste incontestablement en la multiplication des tentatives de franchissement illicite du territoire par des jeunes tunisiens ainsi que des ressortissants subsahariens.

Abdelkrim Zbidi a passé en revue les défis sécuritaires qui ont eu des incidences sur la stabilité et la sécurité en Tunisie au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011 dont en premier, le terrorisme, le crime organisé et la contrebande, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye et les développements dans l’arc sahélien.

Il a ajouté que les actes terroristes ont connu une recrudescence durant les années 2013, 2014 et 2015, ciblant le secteur du tourisme ainsi que les militaires et les agents sécuritaires.

Il a cependant affirmé que la “bataille” de Ben Guerdane en mars 2016 a constitué une victoire stratégique qui a évité le pire au pays et à toute la région.

En réponse aux interrogations des étudiants sur la situation sécuritaire dans la région, le ministre a relevé que l’avenir de la région y compris le Sahel reste tributaire d’un accord entre les forces politiques influentes dans ces pays. Il dépend, aussi, du rôle que doit assumer les forces régionales et internationales dans les conflits que connaissent les pays africains.