L’élevage de dromadaires à Hazoua (gouvernorat de Tozeur) est menacé par la recrudescence du phénomène de contrebande en direction des pays voisins et l’abandon de l’activité par les exploitants.
Le cheptel est en diminution constante. De 5 mille têtes de dromadaires durant la précédente décennie, il est passé à 3 mille au cours des cinq dernières années et à moins de 3.000 têtes depuis l’année dernière.
Hazoua est la première délégation régionale en nombre de dromadaires. Pourtant, les éleveurs se plaignent de la marginalisation de cette filière et de l’absence d’encouragements. La Banque Tunisienne de Solidarité sociale refuserait de financer des projets liés à ce type d’élevage, malgré une forte demande de la part des jeunes de Hazoua et de tout le gouvernorat de Tozeur.
Nasr Sehouda, président du syndicat des éleveurs de dromadaires à Hazoua, évoque, également, le manque de suivi sanitaire du cheptel. Un seul vétérinaire est fourni par le commissariat régional au développement agricole aux deux délégations de Nefta et de Hazoua. Mis à part les efforts de l’Office de l’Elevage et des Pâturages de mettre à leur disposition du pâturage et des points d’eau dans le Sahara, le secteur souffre de l’absence de quota d’aliments pour bétail réservé à l’élevage camelin qui s’ajoute à la sécheresse durant des années consécutives.
Le cheptel est, également, menacé par de nouvelles maladies émergentes qui ont entraîné la mort d’un grand nombre de camélidés. L’année dernière, les éleveurs dans la délégation de Hazoua ont perdu plus d’une soixantaine de têtes à cause d’une épidémie d’origine inconnue, en plus des accidents de la route.
Malgré la difficulté de la situation et l’absence d’encouragements, l’espoir demeure présent pour la promotion du secteur, selon les éleveurs qui s’appuient sur la forte demande de lait de chamelle à Tozeur et dans d’autres régions du pays, depuis la création, en 2017, de deux sociétés mutuelles, à Hazoua, qui fournissent des produits de qualité.