Sur fond d’échecs répétés des ” printemps arabes ” -dont témoigne encore l’explosion de violence dans de nombreux pays-, le cas tunisien est exemplaire à plus d’un titre. C’est ce qu’a souligné, lundi 6 mai 2019 à Buenos Aires (Argentine), le chef de la diplomatie tunisienne Khemaies Jhinaoui qui donnait une conférence à l’Institut du service extérieur de la Nation, en marge de sa visite officielle en Argentine (6-7 mai).
D’emblée Jhinaoui assure qu'”il n’y a pas d’incompatibilité entre islam et démocratie”, devant un parterre d’universitaires. “La Tunisie est un modèle unique dans sa transition démocratique puisqu’il n’y a pas de contradiction entre islam et démocratie et entre Islam et libertés”.
Les Argentins ont noté, nous Tunisiens aussi. Car l’histoire nous le dira si vous avez raison ou bien si vous avez tout faux.
“Au lendemain de la Révolution, explique Jhinaoui, la Tunisie a tout de suite opté pour un processus consensuel qui a permis de protéger la démocratie tunisienne des dérives et de l’échec. Ce choix a valu au pays estime et considération à l’échelle internationale, dont témoigne l’octroi au Quartet (parrain du dialogue national) du prix Nobel pour la paix en 2015″.
Jhinaoui a également énuméré d’autres acquis engrangés par la Tunisie à la faveur de l’engagement d’un processus de transition démocratique, citant à ce propos la mise en place d’une Constitution ” moderniste ” et ” progressiste ” qui privilégie les valeurs fondamentales et universelles de la démocratie, en l’occurrence la liberté de conscience et de religion et l’égalité homme-femme.
La Constitution de 2014 a également mis fin à la polémique liée à l’équation Religion et politique à travers la reconnaissance du caractère civil de l’Etat.
Sur un autre plan, le ministre a fait la lumière sur les nombreux défis rencontrés par la Tunisie-post-révolution citant à titre d’exemple le phénomène du terrorisme dont sa lutte commande la coordination des efforts à l’échelle internationale.
” La situation sécuritaire s’est considérablement améliorée en Tunisie “, a-t-il affirmé, assurant que notre pays avait repris sa place en tant que pays touristique par ” excellence “.
S’agissant des défis extérieurs, Jhinaoui a souligné que la crise en Libye aura sans nul doute un impact direct sur la Tunisie, appelant à la reprise du dialogue politique sous les auspices des Nations unies.
” L’option militaire en Libye n’est pas une solution “, a-t-il dit, appelant les protagonistes libyens à mettre fin aux combats et à entamer la reconstruction des institutions du pays.