Alors qu’ils s’attendaient à un accueil favorable ouvrant la voie à de bonnes relations entre les deux organismes, les promoteurs du Groupement tunisien des industries de la plasturgie (GTIP) ont été surpris par l’hostilité de la Chambre syndicale des fabricants-transformateurs de plastique (CSFBP) de la centrale patronale historique.
Pour Chakib Dabbabi et les autres membres de l’équipe dont il fait partie, jeudi 7 mars 2019 aurait dû être une journée mémorable. Parce que leur rêve devenait réalité : créer un Groupement tunisien des industriels de la plasturgie (GTIP). Mais s’il était effectivement heureux de cet aboutissement, le gérant de Tunisie Plastiques Systèmes (TPS) et directeur de cette nouvelle structure professionnelle avait aussi un petit pincement au cœur et arrivait mal à cacher une certaine déception, voire de la tristesse.
Car, une autre organisation, la Chambre syndicale des fabricants-transformateurs de plastique (CSFBP) relevant de la Fédération nationale de la chimie, elle-même appartenant à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), à laquelle il appartient et dont il attendait sinon qu’elle accueille à bras ouvert le «nouveau-né», du moins qu’elle ne lui mette pas des bâtons dans les roues, lui a envoyé un signal très négatif en lui refusant la tenue de la conférence qui devait annoncer officiellement la naissance du GTIP en marge du Salon international du plastique “Plastic Expo 2019” (5 au 8 mars 2019 à la Foire international de Tunis du Kram.
Les responsables du GTIP ont choisi ce lieu pour leur conférence car ils ne pouvaient espérer meilleur lieu et moment pour se faire connaître que ce Salon regroupant cette année 93 exposants tunisiens et 37 étrangers venus de dix pays (Allemagne, Italie, France, Espagne, Portugal, Turquie, Egypte, Libye, Chine et Taiwan).
Le veto de la Chambre syndicale des fabricants-transformateurs de plastique a contraint les responsables du GITP à déménager leur événement dans un hôtel des Berges du Lac de Tunis. Et c’est la mort dans l’âme que Chakib Dabbabi assure que «cette initiative ne vise pas à concurrencer la Fédération du plastique de l’UTICA».
Créé avec le soutien de la Chambre tuniso-française du commerce et de l’industrie (CTFCI), le GTIP regroupe pour l’instant «essentiellement de sociétés françaises implantées en Tunisie et (…) s’étendra dans un avenir proche aux entreprises italiennes, allemandes et autres nationalités dans le même secteur”, indique Emna Dimassi, présidente de la Commission de l’industrie de la CTFCI.
Ce groupement s’est donné pour mission de défendre les intérêts de cette filière, créer des synergies et de la valeur, servir d’interface entre les entreprises, être une force de proposition et se faire entendre des autorités.
Dans un premier temps, le groupement “se focalisera sur des problématiques spécifiques à l’effet d’améliorer les performances de cette filière et de son intégration”, indique Mme Dimassi. Un peu à l’image du GITAS (Groupement des industries tunisiennes aéronautiques et spatiales), dont les promoteurs du GTIP s’inspirent.