Le déficit de la balance commerciale en Tunisie continue de s’aggraver. Aux prix courants, il s’est établi à près de 6,337 milliards de dinars, contre un peu plus de 5 milliards de dinars, durant les 4 mois premiers de l’année 2018, selon l’Institut national de la statistique (INS).
Le taux de couverture a baissé de 1,4 point par rapport à 2018, pour s’établir à 71,3%, d’après les résultats des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants (sans tenir compte de l’impact de l’inflation), durant cette période.
Cette exacerbation du déficit s’explique par une hausse des importations de 18,7%, à 22,113 milliards de dinars, nettement plus importante que celle des exportations (+16,5%, à 15,776 milliards de dinars).
En dépit d’une décélération du rythme des importations par rapport à la même période en 2018 (+21,3%), les chiffres de l’INS montrent que les importations tunisiennes continuent d’évoluer à un rythme plus accentué que celui des exportations.
L’augmentation des importations est due à la hausse observée au niveau de tous les secteurs (mines, phosphates et dérivés, produits énergétiques, produits agricoles et alimentaires de base, biens d’équipement et matières premières).
A titre d’exemple, Au cours des 4 premiers mois de 2019, la Tunisie a importé de l’Union européenne 51,9% du total des importations tunisiennes, soit davantage qu’en 2018. Ses importations de l’UE ont enregistré une hausse de 10,6% cette année (4 mois), pour s’établir à 11,468 milliards de dinars.
Pour ce qui est des exportations, leur progression (aux prix courants) est inférieure de moitié à celle enregistrée durant la même période en 2018 (+32,8%, à 13,543 milliards de dinars).
La Tunisie a exporté des produits des mines, phosphates et dérivés, de l’énergie, des industries mécaniques et électriques, du textile-habillement et cuir et des autres industries manufacturières. En revanche, le secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires s’est replié de 10,2%, suite à la diminution de nos ventes d’huile d’olive.
D’après l’INS, la balance commerciale est déficitaire à cause du déficit enregistré avec certains pays. Il s’agit en premier lieu d’un grave déficit avec la Chine (estimé à 2,012 milliards de dinars), puis de l’Algérie (-1,162 milliard de dinars), de l’Italie (-1,090 milliard de dinars), de la Turquie (-603,9 millions de dinars) et de la Russie (-553,3 millions de dinars).
Hors énergie, le déficit de la balance commerciale se réduit à 3,902 milliards de dinars. Le déficit de la balance énergétique s’élève à 2,435 milliards de dinars (38,4% du déficit total) contre 1,687 milliard de dinars durant la même période en 2018.