Il est impératif de saisir les opportunités de financement disponibles pour mettre en place un projet local renforçant les efforts nationaux dans le domaine d’adaptation des oasis avec les changements climatiques.
C’est l’invite lancée vendredi 17 mai 2019 par le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami, qui assure que l’objectif recherché est de “faire face aux dépassements, au moment où les accords internationaux encouragent la mobilisation de financements visant le traitement des dérapages enregistrés dans le domaine climatique”.
Intervenant à l’occasion de congrès local sur la promotion des oasis en Afrique du Nord et en Mauritanie, le ministre a mis en garde contre les risques qui menacent les oasis, en raison des changements climatiques et la rareté des ressources hydrauliques, ainsi que l’apparition de nouvelles maladies et fléaux.
De son côté, la ministre algérienne de l’Environnement, Fatma Zohra Zerouati, a réitéré l’appel de déployer tous les efforts en vue de bénéficier du droit d’obtenir les subventions pour assurer la protection des oasis. “Nous revendiquons nos droits, d’autant plus que nos pays du continent africains ne sont pas responsables, historiquement, des émissions de gaz à effet de serre”, a-t-elle ajouté.
Zerouati a rappelé que les oasis constituent un élément essentiel pour protéger l’équilibre environnemental de la région et de la planète tout entière.
Elle a fait part, par ailleurs, de la volonté de son pays de coordonner avec le reste des pays de l’Afrique de Nord, pour réaliser les objectifs du congrès à travers, notamment, la création d’une banque de données conjointes. Elle a appelé, aussi, à prendre des décisions urgentes et à passer à la mise en place de solutions efficaces qui permettront de hisser les oasis au rang de pôles économiques.
Le représentant de la Banque mondiale a, pour sa part, mis l’accent sur l’importance du cadre légal pour protéger l’espace des oasis, appelant à coordonner la législation dans ce domaine, entre les pays de la région et à mettre en exécution les initiatives et les accords portant sur les oasis.
Le représentant de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), Nabil Hmada, a présenté une série de recommandations, dont le fait de reconnaître les oasis en tant que systèmes fragiles face aux changements climatiques.
” L’OSS appelle aussi l’ensemble des pays à travailler pour protéger les oasis et les considérer comme un patrimoine nationale environnemental, civilisationnel, culturel, local et international “, a-t-il ajouté.
Il a poursuivit qu’il est important de préserver les oasis non pas seulement entant que patrimoine régional mais aussi entant que patrimoine international. Le représentant de l’observatoire a souligné l’impératif de créer des systèmes régionaux de détection des impacts du changement climatique sur les oasis.
Il a précisé que l’Observatoire du Sahara et du Sahel poursuivra la mise en place de ce projet, étant donné qu’il est une agence d’exécution reconnue par les fonds de financement climatique (Fonds d’adaptation au changement climatique “FACC” et Fonds vert pour le climat “GCF”).
Il s’agit également de coordonner les efforts avec l’observatoire pour présenter une première mouture d’un projet régional visant le développement des oasis dans les pays de l’Afrique du Nord et en Mauritanie. Le projet vise en outre à améliorer la souplesse de ces oasis et sa capacité d’adaptation avec les problématiques de l’environnement, notamment, les changements climatiques. La dernière version sera présentée par la suite au FACC et au GCF pour financement.
A noter que le congrès, qui se poursuivra jusqu’à samedi, a été organisé par le ministère des Affaires locales et de l’Environnement en collaboration avec la Banque mondiale.