L’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, a convié ce lundi 20 avril 2019 un certain nombre de journalistes à une conférence presse, à l’hôtel Movenpick Berges du Lac.
Pour ce faire, il était accompagné d’une grande équipe, composée entre autres du directeur de l’AFD pour la Tunisie, du pdg de Telnet, du président de l’IACE…
En fait il n’a pas été, à proprement parler, une conférence de presse. Parce que tout simplement nous journalistes avons été incapables de poser des questions à notre interlocuteur.
L’objet de la conférence c’est la présentation du Programme de relance du partenariat économique France-Tunisie et les et les projets à venir dans ce sens.
Bien évidemment, M. Poivre d’Arvor n’a pas manqué de rappeler que la France est le premier partenaire commercial de la Tunisie : « les exportations et les importations de biens entre les deux pays représentent 20% des échanges commerciaux de la Tunisie en 2018 », précise le diplomate français. La France est également le 1er client de la Tunisie (30% des exportations tunisiennes vont vers la France).
En outre, la France est le principal pourvoyeur d’investissements directs en Tunisie, avec 34% des flux d’ide (hors énergie). La Tunisie réalise également un excédent commercial avec la France, depuis maintenant plus années (1,2 milliard d’euros en 2018).
Alors, le diplomate assure que la Tunisie ambitionne un réel développement inclusif, source de bien-être pour toutes les parties de son territoire.
«Dans le cadre d’une diplomatie économique partagée, la France peut proposer à la Tunisie un accès commun à des marchés africains, y compris dans leur dimension maghrébine», annonce Olivier Poivre d’Arvor.
Il rappellera, à l’adresse de ceux et celles (y compris certains de nos députés) que la relation économique et commerciale entre la Tunisie «… n’est pas basée sur la domination et l’exploitation des richesses de la Tunisie ».
Poussant davantage son analyse, le diplomate français souligne qu’«il ne faut pas confondre indépendance et isolement, souveraineté territoriale et patriotisme économique avec repli économique. La relation franco-tunisienne est gagnante-gagnante, celle d’un partenariat étroit. La réussite économique de la Tunisie est autant la réussite économie de la France, de ses 1400 entreprises employant 140 000 personnes, de ses 30 000 ressortissants, que des très nombreux partenaires tunisiens de cette présence dynamique ».
Tout ceci fait que, selon M. Poivre d’Arvor, « la Tunisie connaît aujourd’hui une situation “d’urgence économique“ qui pèse sur la qualité de vie et les opportunités des citoyens tunisiens ».
En fait, cette “urgence économique“ n’est pas singulière mais plurielle. « Cette urgence est d’abord celle du quotidien et du pouvoir d’achat. L’Urgence insupportable de la cherté de la vie. C’est l’urgence des ménages et des familles les plus modestes pour qui le coût du panier de la ménagère est une violence quotidienne. C’est l’urgence absolue de la jeunesse, notamment diplômée, qui ne parvient pas à sortir d’un chômage de masse et durable. C’est aussi l’urgence des territoires, du développement de ce que l’on appelle les régions de l’intérieur, mais aussi des périphéries des grandes villes. C’est l’urgence d’un Etat affaibli et qui gère désormais dans la douleur. C’est l’urgence d’institutions fragiles, de secteurs sociaux comme l’éducation et la santé où la qualité de services est en baisse. C’est l’urgence d’entreprises publiques, aujourd’hui déficitaires et qui peinent à fournir les services qui permettent aux entreprises comme aux individus de se développer. C’est l’urgence des entreprises privées, d’une pression fiscale très importante et d’un climat d’affaires peu dynamique ».
Bien évidemment, les réponses à ces différentes “urgences“ se trouve entre les lignes de ces urgences.
Il s’agit également d’un Poivre d’Arvor pluriel: diplomate, il en va de soi, mais aussi un leader politique, un syndicaliste, un chef d’entreprise… Mais surtout un vrai ami de la Tunisie. Et c’est extrêmement rare pour être souligné. Car les vrais amis sont rarement ceux qu’on croit réellement.