Violer les droits individuels, imposer le jeûne aux citoyens et fermer les cafés et les restaurants au nom de la religion sont des pratiques qui contrastent avec les fondements et les principes de l’Etat civil que nous œuvrons à mettre en place. C’est ce que dénoncent des associations et des organisations nationales.
En effet, ces composantes civiles expriment, dans une déclaration commune rendue publique jeudi 23 mai 2019, leur inquiétude de la récurrence de la violation des libertés individuelles par les autorités publiques durant le mois saint, et ce à travers les descentes effectuées dans les cafés par les agents des forces de l’ordre qui donnent lieu à l’arrestation et à la conduite au poste de police sous la menace, des personnes fréquentant ces lieux.
Les autorités tunisiennes et particulièrement le ministère de l’intérieur doivent impérativement respecter les traités internationaux garantissant les libertés individuelles (pensée, croyance et conscience).
Les signataires soulignent la nécessité de respecter les principes de la Constitution de 2014 qui garantit, dans son article 6, la liberté de croyance, de conscience et de l’exercice des cultes.
Les organisations et associations nationales déplorent le comportement d’un policier qui n’a pas hésité à brandir son revolver dans un café de la ville de Sfax, regrettant la position du porte-parole du ministère de l’Intérieur qui considère l’arme du policier comme signe implacable de son identité.
“L’arme du policier qui devait servir à protéger les citoyens et à faire valoir la loi, ne peut dans un Etat de droit et des institutions, être pointé au visage d’un citoyen sous prétexte que cette arme constitue l’identité même du policier”, lit-on dans le texte de la déclaration commune.
Elles ont également fait part de leur soutient indéfectible aux victimes de pareils abus, exprimant leur disposition à les aider au cas où elles décident de saisir la Justice.
La déclaration a été signée par le Syndicat national des journalistes tunisiens, l’Association tunisienne des femmes démocrates et la Ligue tunisienne pour les des droits de l’Homme, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie, l’Union générale des étudiants de Tunisie, l’Association tunisienne de défense des libertés individuelles, l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires, l’Association Beity et Yakadha pour la démocratie et l’Etat civil.