Des milliers de personnes de toutes origines se sont unies et rassemblées dans plus de 20 pays du continent africain, les 24 et 25 mai 2019, pour témoigner de leur soutien à la lutte constante contre les combustibles fossiles et plaider pour une justice climatique.
En Afrique du Sud, un mémorandum appelant à une interdiction nationale de la fracturation hydraulique “fracking” sera soumis au président de la République et au ministre des Ressources minérales, a indiqué l’organisation Africa Vuka (Journée de l’Afrique) qui appelle, cette année, à une Afrique sans énergies fossiles, sur son site web (https://AfrikaVuka.org).
La Journée de l’Afrique, symbole de l’aspiration à l’autodétermination contre l’exploitation des ressources naturelles, plaide aussi en faveur d’un arrêt de “l’exploitation des ressources naturelles qui a abouti à un continent en perpétuel conflit et au bord d’une crise climatique dévastatrice”, selon l’organisation “350Africa” et APO Group.
Le chef d’équipe régional de 350Africa.org, Landry Ninteretse, a déclaré à cette occasion que “ces derniers mois, nous avons constaté les effets climatiques des cyclones Idai et Kenneth au Mozambique, au Malawi, en Tanzanie et au Zimbabwe, avec des sécheresses et des inondations dans la région du Kwazulu-Natal et à l’Est du Cap. Exception faite de l’Afrique du Sud, les pays africains ont relativement peu œuvré afin de contribuer au changement climatique, ils sont cependant sévèrement touchés et possèdent peu de ressources leur permettant de faire face aux conséquences de celui-ci.
Les pays africains les moins développés frôlent la catastrophe naturelle qui les ferait sombrer dans une spirale négative de pauvreté et dans une absence d’accès à des opportunités sociales et économiques, exacerbées par le changement climatique, selon la même source.
Les participants à cette manifestation africaine veulent envoyer un message fort selon lequel l’Afrique n’est pas tenue de recourir aux combustibles fossiles pour répondre à sa demande énergétique. Elle doit plutôt amener le monde à adopter une transition énergétique équitable alimentée par des ressources renouvelables à bas coût.
“Les personnes qui se sont mobilisées, aujourd’hui, en faveur d’Afrika Vuka exigent une élimination rapide de énergies fossiles. En dépit de preuves accablantes selon lesquelles l’utilisation continue de combustibles fossiles est en train de tuer notre planète – et simultanément un grand nombre d’entre nous – les investisseurs semblent s’acharner complètement à s’enrichir aux dépends de milliards de personnes (….). ” De quel développement s’agit-il exactement ? “, nous demandons-nous. Il existe une voie vers un développement équitable qui accorde une place centrale aux personnes, à leur sécurité et à la résilience de l’environnement dont nous dépendons tous. “, déclare Michael David Terungwa de l’Initiative mondiale pour la sécurité alimentaire et la préservation des écosystèmes (GIFSEP) au Nigeria.
Selon le responsable, le monde possède les moyens techniques et financiers d’inverser la tendance à la hausse des émissions de GES et des températures. “Ce qui fait défaut, c’est la volonté politique qui, à son tour, ne peut être activée que par une croissance extraordinaire des mouvements basés sur des mesures en faveur du climat et du changement social”.
En tant que continent le moins responsable, mais le plus vulnérable, en termes de changement climatique, l’Afrique n’a pas besoin de combustibles fossiles pour atteindre ses objectifs de développement. Les activistes et les communautés qui se sont mobilisées appellent les gouvernements africains à honorer l’engagement, pris en novembre 2016 par 16 gouvernements africains lors du Climate Vulnerable Forum, qui vise à accélérer la transition vers une économie reposant sur des ressources énergétiques à 100% renouvelables.