Chercher à tout prix à faire le buzz et le scoop, certains médias, qui ne font pas assez d’efforts pour vérifier leurs sources d’information, ont tendance à tomber dans le piège de l’intox et de la désinformation.
Le phénomène commence à prendre de l’ampleur en cette période de transition d’autant plus que les sites électroniques et les réseaux sociaux ont ce réflexe de se relayer, automatiquement, la fausse information en se contentant de se citer sans jamais en vérifier l’authenticité.
Malheureusement, les dégâts sont parfois catastrophiques quant elles portent préjudice à des personnes probes. C’est ce qui semble être le cas d’un ancien haut responsable de l’Institut Pasteur de Tunis (IPT), en l’occurrence Moncef Amdouni.
Dans un communiqué, l’IPT relève que « suite à la publication d’un article de presse, le 30 mai 2019, dans certains journaux électroniques contenant des informations selon lesquelles une peine de cinq ans d’emprisonnement a été infligée à l’ancien directeur de l’Institut Pasteur, Moncef Amdouni, pour fraude, le contenu de cet article est mensonger. L’IPT dément cette information et précise que cette affaire concerne une fraude réalisée par un ancien ouvrier de l’IPT, et nullement par un ancien directeur général de l’Institut. L’IPT se réserve le droit d’entamer les poursuites judiciaires nécessaires ».
Par-delà ce démenti diffusé à grande échelle par les médias tunisiens, il faut reconnaître que ce phénomène de “fake news“ pose de sérieux problèmes. Certains pays ont trouvé des solutions originales pour y remédier.
Certains pays ont trouvé la parade
C’est le cas de la République démocratique du Congo, un pays où il existe un site électronique dédié spécialisé dans le “déinstox“. Dénommé “Chronikactu.net“, média d’information en ligne, dédié à la lutte contre les fausses informations, a justement pour spécificité de combattre les fake news (intox) et de rétablir la vérité des faits dans tous les secteurs de la vie.
Selon Edel Mulumba, directeur général et éditeur responsable de ce site, les jeunes journalistes qui y travaillent « sont prêts à endurer des sacrifices et à rejeter des pots-de-vin pour ne préserver que la vérité des faits ».
Quant à la démarche suivie pour détecter les fausses informations, elle consiste, principalement, d’après lui, à s’informer sur la qualité de l’auteur et sur la ligne éditoriale de son organe de presse.
Connaissant bien la cupidité des Tunisiens et des ONG qui ne s’engagent dans les bonnes causes que lorsqu’elles sont sponsorisées, il est très difficile d’imaginer un site pareil en Tunisie.
Il va de soi que les victimes des fake news peuvent toujours recourir à la justice pour faire prévaloir leurs droits. Mais la justice en Tunisie est trop, trop lente et les procès peuvent durer des années. Entre temps, le mal est fait.
Conséquence : il faudrait penser à d’autres solutions plus rapides et plus dissuasives. A bon entendeur.