La date limite légale pour l’acceptation de la démission, remise le 28 mai au bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), de neuf députés du bloc parlementaire du Front populaire qui compte quinze membres, a expiré lundi 3 juin.
Les députés démissionnaires ont réaffirmé, dans une déclaration rendue publique dans la soirée du lundi 3 juin, que les raisons de leur démission étaient toujours valables, ce qui signifie qu’elle est effective, et ont renouvelé en retour leur engagement à continuer à défendre les choix du Front populaire, “opposés à la coalition au pouvoir et alignés sur la patrie et le peuple”.
Ainsi, le démissionnaire Zied Lakhdar, cité par la TAP, avait déclaré que les 9 députés démissionnaires du bloc du Front populaire au Parlement (qui en comptait 15) sont en train de tenir une réunion pour examiner les dernières questions liées à leur démission.
Dans la même déclaration, Haykal Belgacem, Ayman Aloui, Ziad Lakhdar, Chafik Ayadi, Abdelmonem Belanes, Fathi Chamkhi, Mourad Hemaidi, Manji Rahoui et Nizar Amami, ont déploré qu’une semaine après le dépôt des démissions qu'”aucune réaction positive n’ait été enregistrée pour préserver l’unité du Front populaire”, de même que la poursuite des pratiques qui “menacent l’unité du Front populaire avec la volonté d’y mettre la main et de se débarrasser de toute opinion divergente”.
Les démissionnaires ont affirmé dans cette déclaration diffusée sur leur compte facebook, que le porte-parole officiel du Front, Hamma Hammami, “continue de se taire et a refusé de répondre aux nombreux appels en faveur de la tenue du Conseil central du Front populaire dans les meilleurs délais”.
Le bloc du FP est de facto dissout à l’expiration des délais au regard de l’article 38 du règlement intérieur du Parlement qui dispose que la démission ne doit prendre effet que cinq jours à compter de l’information adressée au président du Conseil et de l’article 40 qui stipule que si le nombre de députés d’un bloc était inférieur à sept députés, pour quelque raison que ce soit, le bloc n’a plus d’existence et le président de l’ARP l’annonce en séance plénière conformément au règlement intérieur.
Ahmed Seddik, porte-parole officiel du parti Al-Taliaah et du bloc du FP, a déclaré lundi à la presse que le bloc n’existe plus au sein du parlement cinq jours après la démission de 9 députés majoritaires.
Il indiqué toutefois qu’il était toujours député au nom du front, mais a démissionné de la présidence du bloc, qui n’existe plus en vertu de la loi.
Zouheir Hamdi, membre du Conseil central du Front populaire et secrétaire général du courant populaire, a indiqué de son côté que la question liée à l’élection présidentielle portant sur la détermination d’une composante du Front à designer Hamma Hammami comme candidat et le choix d’une faction qualifiée de minoritaire d’appuyer la candidature de Mongi Rahoui “est toujours d’actualité et a influé sur les relations entre les composantes du Front”.