La situation environnementale à Gabès, qui s’est dangereusement détériorée ces dernières années, continue à être un souci majeur pour les habitants de la région.
En effet, plusieurs responsables et habitants de la région ont manifesté leur colère et mécontentement face à une situation environnementale devenue chronique. Leurs revendications sont exacerbées par les promesses officielles “non tenues”, exigeant “une intervention en toute urgence pour une question de priorité nationale”. Ils appellent le gouvernement à assumer pleinement ses responsabilités et à prendre une décision adéquate à ce sujet tout en tenant compte des revendications et de l’intérêt communautaire.
Mohamed Abderrahim, président de l’Association de sauvegarde de la médina et de l’oasis de Gabès, a rappelé les projets annoncés par le Groupe chimique tunisien (GCT) depuis 2011 mais non tenus, estimant que même les quelques projets entamés avancent lentement.
Il a cité les nombreux facteurs ayant affecté l’environnement dans la région dont l’accumulation des déchets de construction dans divers endroits et notamment sur les plages de la ville. Les constructions anarchiques ayant envahi une large partie des oasis font que cet héritage environnemental est actuellement menacé, a-t-il averti.
Abderrahim en impute la responsabilité au gouvernement et aux départements concernés dans ce qu’il qualifie du “retard pris pour créer un département régional de l’environnement”.
Il a rappelé la décision annoncée le 25 juin 2015 par un conseil ministériel tenu dans la région qui prévoyait la création d’un département pour l’environnement “devant être un mécanisme de sanction pour les pollueurs”.
A défaut de traitement des questions environnementales, de nouveaux problèmes ont surgi durant les dernières années, regrette le responsable régional, citant l’accumulation de matières toxiques comme le cadmium aux alentours des usines du GCT ainsi que le transfert du charbon via le port commercial de Gabès. Selon lui, ces pratiques continuent malgré la vive contestation des habitants de la région et la décision municipale interdisant toute activité nocive à l’environnement.
Le député Mohamed Zourig a pour sa part affirmé l’attachement des habitants de la région à la concrétisation du projet de réalisation d’une nouvelle zone industrielle qui abriterait les nouvelles unités du GCT et constituerait ainsi une solution pour remédier à la question environnementale à Gabès.
Le président de la municipalité de Gannouch, Boulbaba Alaya, a évoqué les souffrances devenues chroniques des habitants, notamment ceux des cités limitrophes de la zone industrielle à proximité de Gannouch, Chott Essalem et Bouchemma, lassés par des promesses non tenues. D’après lui, le coût de réalisation de la nouvelle cité industrielle n’est pas important au vu de ses retombées positives sur la santé des citoyens et le développement dans le gouvernorat et tout le golfe de Gabès.