Une étude réalisée par 6 chercheurs français et tunisiens dans le cadre du projet ” Lemma ” (financé par l’Union européenne au profit de l’Observatoire national de la migration) vient de révéler que les Tunisiens vivant en France rencontrent plusieurs difficultés liées notamment à l’identité, à l’intégration et au rapport avec l’administration.
Lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, le directeur général de l’Observatoire national de la migration, Adeberraouf Jemal, a souligné que l’étude a montré que les Tunisiens vivant en France issus de la 2ème et de la 3ème génération souffrent de discrimination et de problèmes liés à la question identitaire.
” Ces jeunes sont considérés Français lorsqu’ils sont en Tunisie et Tunisiens lorsqu’ils sont en France “, a-t-il expliqué, ajoutant que ces émigrés rencontrent également plusieurs difficultés d’intégration dans leur milieu familial, social, éducatif et professionnel notamment dans leur pays d’accueil, outre la lourdeur des procédures administratives lors de la création d’un projet.
D’après la même source, l’étude s’est basée sur une analyse scientifique et plus d’une centaine de rencontres débats avec les jeunes émigrés de la 2ème et de la 3ème génération outre un sondage qui a concerné une vingtaine d’associations et institutions actives dans le domaine de l’accompagnement et de la création de projets de développement.
Le responsable a souligné que toutes les recommandations de l’étude seront adressées aux autorités tunisiennes afin d’œuvrer à éliminer toutes les difficultés auxquelles font face les émigrés tunisiens en France et à travers le renforcement de leur intégration dans leur pays d’accueil et la consolidation de leur contribution aux efforts de développement en Tunisie.
A noter que l’étude recommande le renforcement du rôle des consulats à travers l’amélioration de la qualité de services, l’incitation à l’investissement en Tunisie, la restructuration de l’office des Tunisiens à l’étranger et l’adaptation de ses activités aux besoins des Tunisiens à l’étranger outre le renforcement du rôle des associations de la société civile dans la consolidation des liens entre les jeunes générations et leur pays d’origine.
Selon l’Observatoire national de la migration, plus d’un million 400 mille Tunisiens vivent à l’étranger dont 625 mille en France.