Les débats entre les représentants de la société civile des deux rives de la Méditerranée, entamés mardi 11 juin au sein de l’Assemblée des cent, réunie à Tunis en prélude du sommet des deux rives prévu à Marseille le 24 courant, ont donné lieu à la Déclaration des cent.
Devant les chefs de file des pays du dialogue 5+5 et les ambassadeurs de France et de l’Union européenne, Wided Bouchamaoui, présidente du comité de pilotage du Sommet des deux Rives et chef de file pour la Tunisie, a mis l’accent sur le travail colossal effectué par les 100 personnalités connues pour leur compétence, leur expérience et leur engagement dans l’espace de la méditerranée.
La Déclaration est présentée par le prix Noble 2015 comme étant une initiative qui laisse à la société civile un rôle de premier plan pour relancer, sur des nouvelles bases, la coopération en Mare Nostrum.
“Ce qui est intéressant à travers cette initiative, c’est que la société civile dans les deux rives de la méditerranée soit porteuse de projets concrets pour tout ce qui relève de la jeunesse, de l’environnement, de l’énergie, de la culture et de l’économie. Les débats au sein de l’Assemblée des cent étaient très constructifs et enrichissants, ce qui a permis entre autres de rapprocher les points de vue concernant les questions abordées”, a affirmé Bouchamaoui.
Face à l’aggravation des inégalités économiques, sociales et culturelles, et compte tenu des questions relatives au changement climatique et à la dégradation de l’environnement, l’Assemblée des cent a cautionné la création de projets innovants qui répondent aux besoins et aspirations des populations de la Méditerranée occidentale.
Les idées concrètes à même de garantir un avenir commun pour les pays concernés ont porté sur 5 thématiques à savoir : “la sagesse énergétique”, “l’investissement dans la jeunesse méditerranéenne”, “vers une économie innovante, solidaire, et compétitive”, “la culture partagée”, “économie circulaire et alimentation durable”.
Energie
Dans le domaine de l’énergie, l’Assemblée des cent veut entre autres transformer la Méditerranée en laboratoire exemplaire de transition énergétique en tablant sur la recherche et le développement des énergies renouvelables.
Jeunesse méditerranéenne
Pour ce qui est de la jeunesse méditerranéenne, il a été convenu de miser sur son éducation, sa mobilité et son employabilité, notamment dans les métiers d’avenir.
La nouvelle économie méditerranéenne devra pour sa part s’acquitter des enjeux liés au réchauffement climatique, répondre au défi du développement durable et assurer la formation des entrepreneurs sociaux.
Culture partagée
La culture partagée entre les deux rives de la méditerranée aura pour mission d’assurer la mobilité des artistes, et la co-production d’œuvres culturelles et audiovisuelles multilingues. La concrétisation de cette culture partagée passe également par le développement d’un tourisme durable mettant en valeur le patrimoine de chaque pays.
Economie circulaire de l’alimentation durable
Au niveau de l’économie circulaire de l’alimentation durable, il a été décidé d’adopter une approche permettant de garantir une nourriture saine aux populations des agglomérats résidentiels à forte densité et de préserver les ressources. Une économie verte, bleue et circulaire, estime les représentants de la société civile, permettra d’atteindre le but visé dans ce sens.
Pour se donner les moyens de ses ambitions et donner de la visibilité à tous ses projets, l’Assemblée des cent a annoncé le lancement d’une plateforme numérique soutenue par une task force.
“Ce sommet des deux rives c’est une idée qu’a eu Emmanuel Macron ici à Tunis le 1er février 2018. Il voulait innover en termes de relation entre le Nord et le Sud de la Méditerranée et dire finalement que pour renouveler ce travail et cette pensée, il faut que ça soit les sociétés et non les responsables politiques qui se rassemblent, qui pensent ensemble, qui élaborent des projets et finalement c’est une opération qui trouve son sens parce que nous sommes tous des Méditerranéens, nous vivons tous cet espace exceptionnel non seulement comme un espace de culture, mais aussi en tant qu’espace naturel qui a des souffrances, qui connaît des dégradations environnementales considérables, en même temps des inégalités, des difficultés, des défis culturels et économiques et technologiques”.
Et d’ajouter: “les échanges entre les différents intervenants ne sont pas conflictuels parce qu’il n’y a pas d’enjeu de pouvoir, mais ils sont parfois contradictoires parce que tout le monde veut faire prévaloir son idée. Il faut que cet état d’esprit qui est très saint et positif se traduit en projet concret sur les thèmes qui sont urgent pour la méditerranée”, a déclaré Bertrand Delanoë en marge de sa participation à l’Assemblée des cent.