Il est 7h10, les élèves, qui ont l’habitude de traîner dans les cafés voisins peu avant le début des cours, sont, aujourd’hui, nombreux devant la porte du lycée Bachir Nabheni à Hammam-Lif. Un silence intrigant et un calme inhabituel règnent dans les groupes des élèves: les élèves de la classe terminale s’apprêtent à affronter l’épreuve de philosophie, traditionnel coup d’envoi de la session principale qui se déroule du 12 au 19 juin en cours.
L’air optimiste, anxieux et parfois indifférent, les candidats se rassemblent mais ne se ressemblent pas.
Rayen Krifi un élève de la section Math a préféré s’isoler avant le démarrage de l’épreuve. “Pour nous les matheux, la philosophie n’est pas une des matières principales mais j’essaie d’être au top de ma concentration afin de bien entamer cette session. Cela va m’aider à alléger le stress des prochaines épreuves”, a-t-il dit en tenant sa cigarette d’une main tremblante.
Les portes du lycée s’ouvrent. Les élèves vérifient pour la dernière fois leurs convocations et leurs pièces d’identité et regagnent les salles de classes désertés depuis une vingtaine de jour pour la révision finale. La cour se vide et les parents qui ont accompagné leurs enfants ont quitté les lieux.
Au moment où les candidats ont commencé à noircir les brouillons, une femme, clouée devant sa voiture, l’air angoissé, a décidé d’attendre la fin de l’épreuve.
“Ma fille a passé une nuit blanche. Alors qu’elle a fait un bon travail durant toute l’année scolaire et au cours de la période de révision. La pauvre n’arrive pas à gérer son stress. La veille elle m’a dit qu’elle a oublié tous les chapitres qu’elle a révisés! J’ai essayé de la calmer mais en vain. Je m’inquiète vraiment. D’ailleurs, je tiens à vous assurer qu’elle ne fait pas l’exception. Faute d’encadrement et de soutien psychologique dans les établissements scolaires, nombreux sont ceux qui paniquent et ratent l’examen. Le ministère de l’éducation doit absolument prendre en considération cette question”.
Un quart d’heure environ avant la fin de la durée de l’épreuve les portes du lycée sont encore fermées et aucun élève n’a quitté la salle d’examen. En effet, le ministère de l’éducation a mis en place de nouvelles mesures pour contrecarrer toute tentative de fraude en interdisant aux candidats de quitter la salle d’examen avant la fin du temps réglementaire.
“Personnellement je trouve que les précautions contre les fraudes prises par le ministère de l’éducation et visant à lutter contre la triche doivent être renforcées pour garantir l’égalité des chances entre tous les candidats”, a confié à la TAP un parent qui attend, impatiemment, son fils devant le lycée.
Les candidats commencent enfin à sortir. Parents et élèves forment une foule chaotique devant le lycée. Bombardés de questions, certains semblent satisfaits alors que d’autres tentent, vainement, de cacher leur inquiétude.
Mohamed Khalil Aouni, candidat de la section mathématique, n’a pas caché sa joie. “L’épreuve n’est pas difficile du tout, elle portait sur tous les chapitres étudiés au cours de l’année. Même le sujet de la dissertation est clair, sans aucune ambiguïté”, a-t-il dit.