Le processus de décentralisation en Tunisie fait face, de nos jours, à de nombreux défis, a averti, jeudi 13 juin 2019, le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Mokhtar Hammami, citant notamment la gestion des ressources humaines.
Le ministre a fait observer que le pouvoir centralisé a, jusque-là, prouvé son inefficacité, appelant à doter les collectivités locales de moyens humains nécessaires et à garantir leur autonomie financière.
Mokhtar Hammami s’exprimait en marge d’une conférence nationale sous le thème “Appui à la décentralisation en Tunisie”, organisée par l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ).
Pour Hammami, la décentralisation est un processus cohérent. Il demeure incomplet tant qu’on n’a pas réussi à transférer les pouvoirs de l’Etat vers des personnes morales.
Il a, dans ce contexte, plaidé pour la mise en place de guides, jugés, selon lui, indispensables pour inculquer aux citoyens les bonnes pratiques de la gouvernance locale, conformément aux dispositions de la loi en vigueur.
Prenant la parole, le directeur-résident du bureau de la GIZ en Tunisie, Mattias Giegerich, a affirmé que la Tunisie regorge d’important potentiel pour mener à bien sa politique de décentralisation.
” D’importants pas ont été, jusque-là franchis par la Tunisie sur la voie du processus de la décentralisation “, s’est félicité le responsable de la GIZ, citant à ce propos le nouveau découpage territorial fixé au lendemain de l’adoption de la constitution de 2014 et la mise en place de programmes spécifiques pour soutenir les collectivités locales.
Selon Giegerich, la décentralisation des services dans les petites villes tunisiennes est un enjeu technique et politique.
“Je pense que le processus de décentralisation est sur la bonne voie”, a-t-il assuré.
Pour Riadh Mouakhar, secrétaire général du gouvernement, la politique de l’Etat repose notamment sur le pouvoir local et la gouvernance citoyenne ; deux éléments-clés pour répondre aux besoins et aux aspirations de la population.
“La décentralisation a donc besoin d’être renforcée et pour ce faire, on a besoin de mécanisme efficaces sur tous les plans, notamment sur le plan financier et celui des ressources humaines”, a-t-il expliqué.
Le projet ” Appui à la décentralisation en Tunisie ” (ADEC) est administré par un comité de pilotage qui réunit toutes les institutions nationales concernées par la décentralisation, dont notamment le ministère des Finances, de l’Intérieur, du développement de l’Investissement et de la coopération internationale, de la Fédération nationale des villes tunisiennes, et de la Cour des comptes.
Le projet concerne 21 communes situées dans les régions du Centre Ouest et du nord Ouest du pays, fait savoir Stéfanie Harter, cheffe du cluster GIZ ” gouvernance et développement décentralisé “.
Il s’étend sur la période du avril 2018 jusqu’au moi de juin 2021, mobilisant de moyens financiers conséquents.