Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a appelé, jeudi 13 juin à Genève, à l’activation des recommandations de la Commission internationale sur l’avenir du travail et le transfert des technologies aux pays en voie de développement, et ce d’une façon gratuite, afin d’accélérer leur intégration dans la quatrième révolution industrielle et économique.
Dans son discours prononcé lors de la célébration du centenaire de l’Organisation internationale du travail (OIT), du 10 au 21 juin 2019 à Genève, Taboubi a appelé à œuvrer davantage, dans le cadre du Conseil national du dialogue social en Tunisie, vers l’instauration d’un système de protection sociale juste et universel, afin d’étendre la couverture sociale à tous les travailleurs dans les différents secteurs y compris dans les secteurs marginalisés et actifs dans l’économie informelle.
Il a également appelé à entrevoir des solutions susceptibles d’assurer le financement des régimes de protection sociale (Caisses sociales) de manière à garantir leur durabilité, la continuité de leur services et la sécurité de leurs budgets, compte tenu du déficit financier actuel, et ce, en pensant d’autres sources de financement, dont notamment les fonds provenant de l’imposition et ceux découlant d’une plus grande rigueur au niveau du contrôle sur les cotisations à la charge des employeurs.
Taboubi a dans ce contexte critiqué ce qu’il considère comme “des restrictions imposées au travail syndical dans le monde arabe”, dans un contexte “où les travailleurs migrants souffrent d’une nouvelle forme d’esclavage, et où les taux de pauvreté, de chômage et d’analphabétisme sont considérés parmi les plus élevés dans le monde, tandis que la valeur ajoutée liée au travail sont parmi les plus faibles du monde”, indique-t-il.
Il a en outre appelé à lever les restrictions procédurales et les limitations liées à la liberté de circulation des étudiants, des chercheurs et des universitaires afin de les soutenir dans leur quête d’un meilleur cursus scientifique et de recherche, exprimant son soutien à la proposition émise à Genève, recommandant l’élaboration d’une convention internationale pour lutter contre la violence sous toutes ses formes, particulièrement la violence faite aux femmes”.
Le secrétaire général de l’UGTT a encore souligné que l’avenir du travail en Tunisie est confronté à des défis majeures dont ceux relatifs à l’expansion de l’économie informelle et aux modes de travail hybrides vouées à l’exploitation des travailleurs et privatives de dignité, outre des enjeux liés au développement de l’économie numérique, pas encore généralisée à toutes les régions du monde.
Taboubi a également souligné la nécessité de garantir le caractère obligatoire de l’éducation, en parallèle avec l’élaboration d’un système de formation professionnelle développé, au regard des évolutions accélérées de l’économie numérique.