Le budget de la Tunisie lui permet de préserver des investissements propices à la croissance et d’augmenter les dépenses sociales. Cependant, il ne permet pas de relâcher les efforts sur le plan de la fiscalité et des dépenses courantes, après la hausse récente des salaires dans la fonction publique. C’est ce qu’a affirmé David Lipton, premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI).
La croissance reste modeste
Intervenant, mercredi 13 juin 2019, à l’issue des délibérations du Conseil d’administration du FMI, qui a achevé la cinquième revue de l’accord en faveur de la Tunisie, au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC), Lipton a estimé que “la croissance du pays reste modeste” et que “des vulnérabilités macroéconomiques considérables persistent”. Mais “les efforts des autorités commencent à porter leurs fruits”.
Renforcer le dispositif de protection sociale
Il a soutenu que des mesures à court terme doivent continuer de privilégier des réformes qui réduisent les déficits budgétaire et extérieur afin de maîtriser la dette et l’inflation, tout en renforcent le dispositif de protection sociale pour les ménages à faible revenu.
Il assure également qu’une “meilleure communication des objectifs des politiques et réformes menées par les autorités, ainsi que de leurs justifications est à même de faciliter la mise en œuvre.
Nécessité de maintenir la stabilité des prix
Par ailleurs, il pense que ” la politique monétaire doit mettre l’accent sur le maintien de la stabilité des prix “, et que ” de nouveaux relèvements du taux directeur se justifieraient si les projections d’inflation pour décembre 2019 dépassaient l’objectif fixé “.
Amélioration du climat des affaires
Réitérant que ” les réformes structurelles doivent viser l’amélioration du climat des affaires et de l’accès au crédit afin de stimuler la contribution du secteur privé à la croissance “, Lipton a souligné que ” la nomination des membres de l’Instance nationale de lutte contre la corruption aiderait à répondre aux préoccupations quant à la corruption “.
Il est à noter que le conseil d’administration du FMI a approuvé, par la même occasion, la demande de dérogation des autorités concernant le non-respect des critères de réalisation relatifs aux réserves internationales nettes et aux avoirs intérieurs nets à fin mars 2019. Ces dérogations ont été accordées sur la base des mesures correctives prises par les autorités.
Il a, aussi, approuvé la demande présentée par les autorités tunisienne d’un rééchelonnement des achats au titre de l’accord, y compris la réduction de l’accès total à environ 358,1% de la quote-part de la Tunisie, selon le site de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
A noter que l’accord sur quatre ans au titre du MEDC avait été approuvé par le conseil d’administration en mai 2016 pour 375% de la quote-part de la Tunisie.
Pour rappel, le Conseil d’administration du FMI avait approuvé, le 12 juin, le décaissement, en faveur de la Tunisie, d’un montant de 245 millions de dollars (environ 730 millions de dinars), ce qui porte le total des décaissements à 1,6 milliard de dollars (4,7 milliards de dinars).