La Banque mondiale (BM) a décidé, dans la soirée du vendredi 14 juin 2019, d’accorder à la Tunisie deux prêts d’une valeur totale de 175 millions de dollars (l’équivalent de 515,5 millions de dinars) pour financer deux programmes de transformation numérique, a déclaré le ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, Anouar Maârouf.
Cité par l’agence TAP, Maarouf a expliqué que cette enveloppe permettra d’accélérer la mise en œuvre du plan national stratégique ” Tunisie digitale 2020 “, lequel a été conçu autour d’une vision consensuelle, réunissant les parties prenantes (les secteurs public et privé et la société civile).
Ce plan devrait positionner la Tunisie en tant que référence numérique internationale et hisser le numérique au rang de levier du développement socio-économique.
Le premier prêt, d’un montant de 100 millions de dollars (environ 295,5 millions de dinars), vise à financer la transformation numérique de l’administration, selon une approche “GovTech” qui place le citoyen au centre du processus de réforme et combine les innovations en matière de réforme du secteur public, la gestion du changement et les technologies numériques, dans l’objectif d’assurer l’accès équitable à des services administratifs de qualité.
Concrètement, le projet cible principalement quatre domaines: la plateforme numérique de gestion de la scolarité (inscription, suivi des élèves, écoles et détection des abandons) et celle de la gestion de l’apprentissage numérique, outre les systèmes d’assistance sociale (transferts monétaires et prestations) et de sécurité sociale (retraites et assurance maladie).
Digitalisation des établissements éducatifs
La plateforme numérique de gestion de la scolarité qui permettra d’améliorer l’accès aux services sélectionnés, nécessitera la mise en place d’une connectivité très haut débit, reliant l’ensemble des établissements scolaires (6 500), a indiqué Maarouf.
” C’est pour cette raison que ce prérequis de connectivité sera financé à hauteur de 42 millions de dollars, à travers le prêt GovTech “, a-t-il encore expliqué, ajoutant que la généralisation de la connectivité très haut débit dans les établissements scolaires, vise à renforcer la fibre optique sur le territoire et entre dans le cadre du plan ” Très haut débit ” de la Tunisie.
Evoquant la digitalisation du système d’assistance sociale, le ministre a expliqué que son objectif est de simplifier et de numériser les services sociaux, tels que les transferts monétaires et de garantir un meilleur ciblage des ayants droit.
Une enveloppe de 222 millions de dinars pour les start-up
Evoquant le 2ème prêt accordé par la BM, d’une valeur de 75 millions de dollars (soit l’équivalent 222 millions de dinars), le ministre a affirmé qu’il servira à financer le projet ” Start-up et PME innovantes en Tunisie “.
Il s’agit de mettre en place des mécanismes spécifiques pour faciliter l’accès des start-up au financement, a-t-il indiqué, ajoutant que ce projet “ne cible pas seulement les start-up et les PME innovantes à fort potentiel de croissance, mais également, les acteurs de l’écosystème de l’entrepreneuriat, tels que les fonds de capital risque, les incubateurs, les accélérateurs et les espaces de coworking”.
Il encourage particulièrement, l’inclusion des femmes entrepreneurs et les acteurs des régions de l’intérieur, a-t-il encore dit, précisant que 45 millions de dollars seront alloués à la création d’un fonds des fonds qui constituera un instrument de financement des start-up tunisiennes. Cette structure sera créée en collaboration entre l’Etat, le secteur privé et les institutions financières internationales, a-t-il encore déclaré.
” La Banque allemande de développement (KFW) a déjà exprimé sa volonté d’alimenter le fonds des fonds et l’Etat tunisien financera une partie de cet instrument à travers la caisse des dépôts et consignations (CDC) “, a affirmé Maârouf.
Il a, également, fait savoir qu’environ 17 millions de dollars seront consacrés au développement des entreprises technologiques innovantes, 8 millions de dollars seront mobilisés, en tant qu’appui à l’écosystème, dont le renforcement sera nécessaire au développement des start-up et le reste (5 millions de dollars) seront destinés au renforcement des capacités institutionnelles.