Un meilleur équilibre entre les sexes en matière d’accès aux circuits économiques, une internationalisation facilitée des PME, une intégrité du milieu des affaires et un dialogue public-privé plus fluide seraient, selon le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi les clés d’une meilleure intégration économique méditerranéenne.
Participant, lundi 17 juin 2019, à la seconde conférence régionale annuelle du Conseil consultatif MENA-OCDE des affaires (BAB) organisée par l’UTICA et le programme MENA-OCDE pour la compétitivité sur le Thème ” Sommet gouvernements-entreprises: des alliances entre les secteurs public et privé pour une croissance inclusive “, il a considéré “que l’inclusion des femmes dans les circuits de l’économie n’est pas une option mais une nécessité, les sociétés intelligentes sont celles qui utilisent toutes leurs ressources. Loin des questions de l’autonomisation économique des femmes, il s’agit de la performance des économies “.
Aussi, a-t-il poursuivi, ” l’internationalisation des PME est un sujet qui nécessite de réelles réflexions et des propositions concrètes. Les marchés domestiques restent exigus et ne peuvent répondre aux ambitions des PME performantes. Le partenariat méditerranéen est l’un des moyens les plus indiqués aux PME pour aller au delà de leurs frontières “.
Cependant, regrette-t-il, “il est primordial d’instaurer plus de justice en matière de déplacement des personnes ; il est évident que l’accès du nord vers le sud est beaucoup plus facile que dans le sens inverse, un problème qu’il ne faut plus ignorer, si notre engagement pour une plus grande intégration est réel “.
Par ailleurs, Elloumi a estimé que ” l’intégrité dans le milieu des affaires est une question épineuse qui touche pratiquement tous les pays, à des degrés différents. Il est urgent de trouver les solutions à ce maux qu’est la corruption. Sans un engagement politique fort, le fléau finira par détruire des économies entières “.
” La lutte contre tout ce qui est parallèle devient un devoir national, tout ce qui est parallèle est source de corruption, mais en même temps un parasite grignotant tout ce qui est légal. La guerre contre le parallèle ne peut plus attendre, au risque de le voir l’emporter sur toute l’économie “.
Les solutions pour toutes ces questions ne peuvent, selon Elloumi, ” émaner que d’un vrai dialogue public-privé. L’Etat a besoin de l’expérience du secteur privé afin de mettre en place les mesures adéquates, et le secteur privé a besoin de l’Etat pour faire respecter les lois. En Tunisie, ce que nous cherchons en matière de dialogue public-privé, c’est le rendre plus fluide et le considérer comme une règle de gouvernance “.
Elloumi a, en outre, insisté sur ” la nécessité et l’urgence de l’intégration méditerranéenne. L’intégration économique, sociale et culturelle est l’unique voix pour faire de notre méditerranée un réel bassin de paix et de prospérité et non une zone de conflits “.
Pour sa part, le Chef de la division Moyen-Orient et Afrique au Secrétariat des relations mondiales de l’OCDE, Carlos Condé, a affirmé que ” la compétitivité des économies de la région dépend en grande partie de la santé de ses secteurs privés, du dialogue que les gouvernements instaurent avec ces secteurs mais aussi du degré d’intégration des jeunes et des femmes aux circuits économiques “.
Il a aussi considéré que “pour surmonter leurs fragilités actuelles les économies de la région MENA devraient favoriser une meilleure intégration de leurs économies dans l’économie globale”.
A ce propos, il a fait savoir que ” l’Association des Jeunes Chefs d’entreprise de la Région MENA-OCDE vient de lancer une nouvelle plateforme d’échanges entre les milieux économiques des pays des deux rives de la méditerranée. Cette plateforme créée suite à des appels à l’action émis lors du lancement du BAB à Madrid en septembre 2018 est déjà opérationnelle “.
Le Programme MENA-OCDE pour la compétitivité, lancé en 2005, est un partenariat stratégique réunissant les économies des régions MENA et les membres de l’OCDE en vue de partager des connaissances, de l’expertise et de bonnes pratiques.
La conférence d’aujourd’hui se tient dans le cadre des Journées MENA-OCDE qui se tiennent du 17 au 19 juin 2019 0 Tunis sur le thème ” Un partenariat pour une prospérité partagée “.